Ola Toivonen / Maxime Beaugrand — Le Monde

Calendrier :

18 juin : Suède-Corée du Sud (14 heures à Nijni Novgorod)

23 juin : Suède-Allemagne (20 heures à Sotchi)

27 juin : Suède-Mexique (16 heures à Iekaterinbourg)

Heure française

Historique en Coupe du monde :

Douzième participation à une phase finale, finaliste en 1958

Leur petit nom :

Les Blågult (« Les Bleu et Jaune »)

L’équipe qui devrait jouer :

Robin Olsen – Mikael Lustig, Victor Lindelöf, Andreas Granqvist, Ludwig Augustinsson – Viktor Claesson, Nils-Eric Johansson, Sebastian Larsson, Emil Forsberg – Marcus Berg, Ola Toivonen.

Le sélectionneur :

M. Andersson se prénomme Jan Olof, mais appelez-le « Janne », comme tout le monde. Durant sa carrière d’attaquant, Janne a marqué beaucoup de buts pour l’Alets Idrottsklubb, le klubb de Halmstadt, sa ville natale. Sans jamais connaître la première division. Il s’est rattrapé comme entraîneur : champion de Suède en 2015 avec Norrköping, il entraîne la sélection nationale depuis deux ans.

Bilan de compétences

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Depuis ma dernière mission, en 2006, veuillez croire que j’ai eu le temps d’emmagasiner quelques forces pour une place en huitièmes de finale. »

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « Je parle couramment l’italien LV2. Je sais, c’est une langue morte. »

Si vous deviez nous donner trois qualités ? « J’ai les nerfs solides, suffisamment pour battre l’Italie en barrages et la priver de Coupe du monde pour la première fois depuis 1958. J’ai de fidèles soutiens, suffisamment pour enrichir les campings du sud de la France pendant l’Euro 2016. J’ai l’habitude de me défendre, suffisamment pour dépasser les 150 sélections entre Lustig, Olson et mon capitaine Granqvist.

Et trois défauts ? « Zlatan Ibrahimovic me fait défaut depuis sa retraite internationale il y a deux ans, et cela fait déjà beaucoup, il faut bien bien le reconnaître. »

Best soccer goal ever - Zlatan Ibrahimovic - Sweden vs England - Bicycle goals kick
Durée : 01:36

Victor Lindelöf en cinq dates

1527 : La ville de Västerås est au centre de la Suède : le Riksdag, le Parlement national, qui y siège alors, vote en faveur de la Réforme luthérienne. Sans forcément de corrélation avec le taux de natalité local, la naissance de Victor Lindelöf y est recensée quelques années plus tard, en 1994.

1998 : Jesper Blomqvist est le premier Suédois à porter les couleurs de Manchester United : ce fut un flop puisqu’il a plus joué les acteurs dans une émission de cuisine sur MU TV que les footballeurs à Old Trafford (25 matchs entre 1998 et 2001). Fort heureusement, en 2016, Zlatan Ibrahimovic redore le blason des joueurs suédois à Manchester, et c’est sans crainte que la direction du club pourra miser 35 millions d’euros sur le jeune Victor Lindelöf, en juin 2017.

2009 : Pour l’heure, Victor a 16 ans et pas encore l’âge de conduire sa première voiture. Il a de toute façon mieux à faire : il dispute déjà des matchs de D3 suédoise avec le Västerås SK. Puis de D2, l’année suivante.

2012 : Qu’est-ce que 60 000 euros ? Pas grand-chose pour le Benfica Lisbonne, qui débourse cette somme (selon les estimations, et sans compter les bonus) pour recruter le jeune Lindelöf, grand potentiel en défense.

2015 : Vacances d’été à Prague avec quelques amis suédois de sa génération, tous âgés de moins de 21 ans ; le groupe en rapporte un trophée : le championnat d’Europe espoirs.

Figurez-vous Arsène…

… que le championnat de première division suédoise, l’Allsvenskan, accueille depuis l’an passé une équipe bien singulière : le club de Dalkurd a été fondé par neuf réfugiés kurdes en 2004, dans la ville de Borlänge. Son logo reprend d’ailleurs les couleurs du Kurdistan : vert, blanc, rouge, le tout orné d’un beau soleil. Aucun joueur de la sélection suédoise ne joue dans ce club, mais voilà, maintenant vous saurez.

Le jour où…

La Suède a reconnu le foot soviétique. Le 21 août 1923, la Suède du roi Gustav V décide sans le savoir d’un geste révolutionnaire. Le pays accueille l’un des tous premiers matchs d’une sélection d’URSS, moins d’un an après la création de l’Union soviétique. Près de 4 000 curieux assistent à la rencontre à Stockholm. Score final : 2-1 pour les Soviétiques face à une équipe suédoise composée de joueurs amateurs.

L’histoire continue en 1958. A l’heure de la guerre froide, le royaume scandinave revendique une politique de neutralité dans le match Est-Ouest. Le hasard fait que la Suède accueille cette année-là la première participation de l’URSS à une Coupe du monde. Futur finaliste, le pays hôte balaie l’« Araignée » Yachine et ses coéquipiers dès les quarts de finale.

Big data

1/2. Lorsqu’il jouait pour la sélection suédoise (2001-2016), Zlatan Ibrahimovic a souvent marqué — étonnant, non ? Soixante-deux buts en cent douze sélections, soit le meilleur total pour un joueur suédois, soit un taux de 55 %, soit plus d’un match sur deux.

Le wiki de qui ?

J’ai joué en Bretagne mais je ne m’appelle ni Isaksson ni Källström. J’ai joué à Malmö, mais je ne m’appelle pas non plus Ibrahimovic, même si c’est moi qui serai en partie chargé de le faire oublier cet été aux avant-postes. Tout cela en étant remplaçant dans une équipe qui se trouve dans une ville où « les mémés aiment la castagne ».

Plateau télé

L’aquavit, c’est la vie, ou plutôt l’eau-de-vie. Pour éviter l’état d’ébriété, mieux vaut aussi avaler quelques smörgås (prononcer « smeurgosse » dans la langue d’Alfred Nobel, qui, lui, inventa une autre forme de dynamite). Tartines qui se savourent en temps normal plutôt avec du café, mais bon…