Matts Hummels / Maxime Beaugrand — Le Monde

Calendrier :

17 juin : Allemagne-Mexique (17 heures à Moscou)

23 juin : Allemagne-Suède (20 heures à Sotchi)

27 juin : Allemagne-Corée du Sud (16 heures à Kazan)

Heure française

Historique en Coupe du monde :

Dix-neuvième participation à une phase finale, quadruple championne du monde (1954, 1974, 1990, 2014)

Leur petit nom :

Die Mannschaft

L’équipe qui devrait jouer :

Marc-André ter Stegen – Joshua Kimmich, Jérôme Boateng, Mats Hummels, Jonas Hector – Sami Khedira, Tony Kroos, Julian Draxler, Mezut Özil, Thomas Müller – Timo Werner.

Le sélectionneur :

La Fédération allemande vient déjà de le prolonger jusqu’en 2022 : Joachim Löw, 58 ans, a imposé son style, à la fois vestimentaire et dans le jeu, et défendra son titre en Russie. Son premier match de ce Mondial sera très précisément son 163e sur le banc de la Mannschaft depuis 2006. Soit 163 de plus que son nombre de sélections du temps où il jouait avant-centre à Fribourg.

Bilan de compétences

Pourquoi postulez-vous à cette Coupe du monde ? « Sérieusement ? Depuis quand le champion du monde en titre doit se soumettre à ce genre d’entretien d’embauche ? Weltmeister, vous savez ce que ça veut dire ? »

De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? « J’aime le travail bien fait. Depuis 2002, j’ai fini au moins en demi-finales de chaque Coupe du monde. Et de chaque Euro aussi, au cas où vous l’auriez oublié. »

Si vous deviez nous donner trois qualités ? « J’ai des cadres dynamiques (Boateng s’il s’est bien remis de son genou douloureux, Hummels, Khedira, Kroos), des jeunes qui en veulent (Draxler, Werner) et un entraîneur bien sous tous rapports (Joachim Löw le susnommé). »

Et trois défauts ? « Bon, j’ai peut-être perdu mon gardien nº 1 : Manuel Neuer n’est pas sûr à 100 % de participer au Mondial. Mais n’en faites pas un défaut, ça pourrait motiver encore plus son remplaçant, Marc-André ter Stegen… Quoi d’autre… Le fait que je n’ai pas gagné un seul de mes derniers matchs contre l’Angleterre, la France, l’Espagne et le Brésil ? J’ignorais que les matchs amicaux avaient une quelconque signification. »

Mats Hummels en cinq dates

1923 : Fondation à Hambourg d’une marque de vêtements sportifs, désormais installée au Danemark. Aucun rapport avec Mats Hummels, né en 1988 dans la bonne ville de Bergisch Gladbach.

1963 : Création de la chaîne ZDF. Ulla Holthoff y travaille ensuite comme journaliste de sport et devient la première femme de l’audiovisuel allemand à commenter en direct un match de football, en 1990. Elle a deux fils : Mats (footballeur) et Jonas (commentateur sportif).

1971 : Cologne renonce à accueillir des matchs du Mondial 1974. Dortmund la remplace et inaugure trois ans plus tard le Westfalenstadion. Où Mats Hummels vit quelques heures sympathiques avec le BvB, champion d’Allemagne 2011 et 2012.

2006 : arrivée au Bayern Munich de Daniel Van Buyten. Face au colosse venu de l’OM, Mats se sent tout petit, quitte son club formateur pour Dortmund, et n’y revient que dix ans plus tard.

2010 : L’équipe de France refuse de descendre du bus à Knysna et sort à peine du traumatisme lorsqu’elle se présente à la Coupe du monde 2014, passée à un poil de l’élimination en barrages. Conséquence : elle est déjà bien contente d’être là lorsque l’Allemagne se dresse sur son chemin en quarts de finale et s’offusque à peine lorsque Mats Hummels marque de la tête, sautant plus haut que Raphaël Varane. Un peu plus loin, l’Allemagne et Hummels deviennent champions du monde.

Et hop, sans les mains ! / MICHAEL DALDER / REUTERS

Figurez-vous Arsène…

… que la Chine fabrique maintenant en Allemagne. Comprenez-moi : il y a un an, la Fédération chinoise de football a payé la Fédération allemande 15 000 euros pour avoir le droit d’y aguerrir son équipe nationale des moins de 20 ans, en vue d’une qualification pour les Jeux olympiques 2020 de Tokyo. Les jeunes ont disputé des matchs amicaux face à des équipes amateurs de la Regionalliga Südwest. La quatrième division allemande.

Le jour où…

l’Allemagne (de l’Ouest) a affronté un de ses Länder. Après guerre, l’Allemagne n’est pas coupée en deux, mais en trois. Si, si, regardez bien tout à l’Ouest : alors sous protectorat français, la Sarre fait Land à part et a un statut autonome de 1947 jusqu’à son rattachement à la RFA par référendum, dix ans plus tard. Quel rapport avec le football ?

Il se trouve qu’avant de remporter sa première Coupe du monde en 1954, la RFA a dû affronter par deux fois la Sarre la même année, lors des éliminatoires. Le 24 mars, les Allemands s’imposent ainsi « à l’extérieur » lors d’un match déterminant pour la qualification : victoire 3-1 face aux Sarrois au Ludwigsparkstadion de Saarbruck, devant plus de 50 000 spectateurs. Ce qui fait beaucoup de monde, pour ce Land qui reste aujourd’hui le plus petit Etat-région d’Allemagne, en superficie comme en démographie.

Big data

4/4. Les Français connaissent bien Séville 82. Mais il y eut aussi Monterrey 86, contre le Mexique. Turin 90, contre l’Angleterre. Et Berlin 2006, contre l’Argentine. Bref, c’est mathématique en Coupe du monde : à chaque fois que l’Allemagne dispute une séance de tirs au but, elle la gagne.

Germany vs Argentina 1-1 (pen 4-2) - World Cup 2006 - Full Highlgihts HD
Durée : 06:56

Le Wiki de qui ?

Après avoir été le plus jeune joueur du VfB Stuttgart à débuter en Bundesliga (17 ans et 4 mois, si cela vous intéresse), j’ai pourtant fini par quitter le club de ma ville natale. Je marque maintenant des buts pour Leipzig. Sauf quand je quitte le terrain prématurément, comme ce fut le cas en septembre 2017 contre le Besiktas, alors tout remué par le charivari des tribunes stambouliotes.

Plateau télé

Faisons simple : une bonne « currywurst » avec le ketchup et les pommes qui vont avec. Les frites qui vont avec, pour le dire en français (si vous pensez qu’on allait manger des pommes…). Et pour la boisson, soyez fort, attendez octobre pour la bière ; cet été, un Club-Mate fera très bien l’affaire pour veiller en cas de tirs au but interminables.