Sans surprise, le secrétaire américain au commerce Wilbur Ross a annoncé, jeudi 31 mai, que les Etats-Unis allaient appliquer dès vendredi d’importants tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium importés de l’Union européenne (UE), mais aussi du Mexique et du Canada.

Les Etats-Unis ont donc décidé de ne pas prolonger l’exemption temporaire accordée à l’Union européenne jusqu’à jeudi minuit et vont mettre en place des taxes de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium. Le sursis sur ces taxes est également levé pour le Mexique et le Canada, ses deux partenaires de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna) dont la renégociation, entamée il y a dix mois, peine à aboutir.

Wilbur Ross a précisé que les Etats-Unis ne voulaient pas accorder aux Vingt-huit « une exemption permanente et inconditionnelle sur les tarifs » :

« Nous avons eu des discussions avec la Commission européenne et même si nous avons fait des progrès, ils ne sont pas allés jusqu’au point où il aurait été justifié soit de prolonger l’exemption temporaire, soit d’accorder une exemption permanente. »

Représailles de l’UE et du Mexique

Le minsitre de Donald Trump a minimisé les risques de représailles de la part de ces pays et ajouté qu’il y avait « un potentiel de discussion » avec l’Union européenne. Mais, a-t-il ajouté, « comme nous ne savons pas quelle va être leur réaction à l’idée de continuer les discussions » malgré l’imposition des tarifs, « il est un peu prématuré pour savoir quels seront les sujets de ces négociations ».

La réaction de Bruxelles ne s’est pas fait attendre : le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker a dit qu’il allait « annoncer dans les prochains heures des contre-mesures ». Mexico, lui, n’a pas attendu. il a déjà annoncé des représailles pour les taxes américaines sur l’acier et l’aluminium

L’Union européenne avait exigé l’exemption définitive de ces taxes douanières comme tout préalable aux négociations. Les Européens, France en tête, ont insisté sur le fait qu’ils ne pouvaient discuter en ayant une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, qui plus est de la part d’un allié commercial.