Nacer Chadli et Dries Mertens seront du voyage en Russie et auront un lit à leurs dimensions. / BRUNO FAHY / AFP

Le chemin vers la Russie de Roberto Martinez, le sélectionneur de l’équipe nationale belge est décidément semé d’embûches. Après avoir dû affronter une tempête de critiques pour ne pas avoir retenu, dans sa présélection, le talentueux milieu de l’AS Rome Radja Nainggolan, le sélectionneur disait attendre quelques jours encore pour dévoiler la liste des 23 joueurs qu’il allait emmener à la Coupe du monde en Russie. Patatras ! Ce sont les déclarations d’un… fabricant de matelas qui ont permis à des journalistes de la chaîne publique flamande VRT de dévoiler la composition des Diables rouges.

Cette histoire plus belge que belge démarre à Maldegem, en Flandre-Orientale, siège de la société LS Bedding. Son directeur révélait récemment que l’Union belge de football lui avait commandé 23 lits à fabriquer sur mesure pour les joueurs. « Nous attachons beaucoup d’importance à la qualité de leur sommeil », insistait Lieven Maesschalck, le physiothérapeute de l’équipe. Impossible, donc, de faire dormir le gardien Thibaut Courtois (Chelsea), 1,99 m, dans une couche semblable à celle du milieu Dries Mertens (Naples), 1,69 m.

Roberto Martinez, le sélectionneur de la Belgique, le 29 mai 2019 à Tubize / Bruno Fahy / Bruno Fahy/BELGA/dpa

Les fins limiers de la VRT et du quotidien Het Laatste Nieuws se sont donc rendus à l’usine de LS Bedding, où on les a laissés filmer les 23 lits en partance pour la Russie, marqués chacun du nom d’un joueur. Et c’est ainsi que cinq présélectionnés – le gardien Matz Sels, les défenseurs Jordan Lukaku et Leander Dendoncker, ainsi que les milieux Adnan Januzaj et Christian Kabasele – ont appris qu’ils dormiraient chez eux…

Les « raisons tactiques » du sélectionneur

Après avoir tenté d’éteindre la polémique sur Nainggolan, les autorités du foot belge sont donc une nouvelle fois sous le feu de la critique, et Martinez, qui apparaît à certains comme un gros menteur, voit se détériorer le climat au sein de son groupe. Dendoncker (Anderlecht) et Januzaj (Real Sociedad), en tout cas, n’avaient pas caché leur désir d’être retenus et comptaient sur les rencontres de préparation pour convaincre le sélectionneur espagnol. Leur mise à l’écart devrait, en tout cas, rassurer certains joueurs qui ne font pas l’unanimité ou semblaient hors forme, comme Christian Benteke (Crystal Palace) ou Yannick Carrasco (Dalian Yifang, en Chine).

Au premier tour, les Belges ont hérité d’un groupe regroupant l’Angleterre, Panama et la Tunisie. Martinez voulait attendre la confrontation amicale avec le Portugal, samedi, pour dévoiler ses choix. « Raisons tactiques », affirmait-il, une fois encore, comme celles qui auraient présidé à la mise à l’écart de Nainggolan – difficilement compréhensibles, d’ailleurs, puisque le profil, porté vers l’avant du joueur de l’AS Roma, n’aurait pas cadré avec le projet… offensif de l’entraîneur.