La justice argentine a écarté définitivement la thèse du suicide du procureur Alberto Nisman, chargé d’enquêter sur un attentat contre la communauté juive, vendredi 1er juin. Pour la Cour d’appel fédérale, Alberto « Nisman a été assassiné et ce fait a été la conséquence directe de l’accusation [qu’il avait] formulée le 14 janvier 2015 comme chef du parquet spécial Amia ».

En charge de l’enquête pendant 10 ans, le procureur Nisman avait été trouvé mort dans son appartement de Buenos Aires, une balle dans la tête, le 18 janvier 2015, la veille d’une audition devant le parlement lors de laquelle il devait étayer ses accusations. Il avait été nommé en 2004 pour élucider l’attentat du 18 juillet 1994 contre le bâtiment abritant les institutions juives d’Argentine (Amia), qui avait fait 85 morts et 300 blessés. L’attentat n’a jamais été revendiqué ni élucidé. Israël accuse Téhéran d’en être le commanditaire.

Le verdict de Julian Ercolini confirmé

Le procureur Nisman avait lancé des mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs dirigeants iraniens, en vain. Plusieurs années plus tard, Cristina Kirchner, alors présidente de l’Argentine, avait scellé un pacte avec l’Iran pour que les suspects soient entendus en Iran par des magistrats argentins, qui est resté lettre morte.

En 2017, Mme Kirchner a été mise en examen pour entrave à l’enquête au profit de l’Iran, sur la base des accusations du procureur Nisman. La Cour d’appel n’a pas donné suite à la demande de la mère d’Alberto Nisman, qui juge Mme Kirchner responsable de la mort du magistrat.

La première enquête avait conclu qu’il n’y avait pas d’éléments permettant de déterminer s’il s’agissait d’un meurtre ou d’un suicide. L’arrêt de vendredi confirme le verdict de décembre 2017 du juge fédéral Julian Ercolini.