Une projection lumineuse sur le London Bridge, dimanche 3 juin 2018, dans le cadre de la commémoration de l’attentat survenu sur ce pont un an plus tôt. / Dominic Lipinski / AP

Le Royaume-Uni commémore, dimanche 3 juin, l’attentat du London Bridge (« pont de Londres »), qui avait fait huit morts et plus d’une cinquantaine de blessés il y a un an.

Le soir du 3 juin 2017, Khuram Butt, 27 ans, Rachid Redouane, 30 ans, et Youssef Zaghba, 22 ans, avaient lancé leur camionnette sur les piétons du London Bridge, en plein centre de la capitale britannique, avant de s’attaquer aux passants avec des couteaux dans le quartier de Borough Market. Ils avaient finalement été abattus par la police.

La première ministre, Theresa May, est attendue, aux côtés du maire de Londres, Sadiq Khan, à une cérémonie donnée à la cathédrale de Southwark à partir de 15 heures, dirigée par le révérend Andrew Nunn. Une procession se rendra ensuite au London Bridge, où une minute de silence se tiendra.

« Rassembler les communautés »

« L’attaque du London Bridge et de Borough Market était une tentative lâche de frapper au cœur de nos libertés », a déclaré dans un communiqué la chef du gouvernement. « Parmi les huit personnes qui ont perdu la vie cette nuit-là se trouvaient sept citoyens étrangers venant de quatre pays différents, a-t-elle souligné. C’est un rappel tragique que la menace terroriste transcende les frontières. »

Au cours de l’office, des bougies seront allumées par des proches de chacune des personnes décédées après l’attaque – trois Français, deux Australiennes, une Canadienne, un Espagnol et un Britannique. A l’issue de la cérémonie, un olivier, baptisé « arbre de l’apaisement », sera planté sur le terrain de la cathédrale. Cet arbre constituera « un rappel constant de l’importance de rassembler nos communautés contre la violence », a souligné Andrew Nunn.

« Un an après, ce n’est pas moins difficile, pas moins douloureux, a estimé Sadiq Khan. En plus de nous souvenir de ceux que nous avons perdus cette nuit-là, nous rendons hommage aux efforts héroïques de nos services d’urgence. »

Vague d’attaques

Wayne Marques, l’un des premiers officiers de police à être intervenu lors de l’attentat, poursuit également sa convalescence après avoir été sévèrement blessé à la tête, à la jambe et à la main. « J’ai fait des progrès importants, je suis beaucoup plus indépendant, je me tiens debout, je peux marcher, voir des gens, ma famille, mes amis », a-t-il exposé dans une vidéo mise en ligne par la British Transport Police, la police spéciale qui surveille les chemins de fer et les métros en Grande-Bretagne.

Il avait perdu temporairement l’usage d’un œil après s’être opposé aux terroristes, armé de son seul bâton de défense. Malgré les craintes de sa famille, il espère pouvoir reprendre son activité « le mois prochain » : « C’est un métier que j’aime. Pour être honnête, c’est une partie de moi-même. »

Son portrait, sculpté dans la pierre, qui doit être installé sur la façade de la cathédrale de Southwark, sera béni dimanche au cours de la cérémonie d’hommage. L’attentat du London Bridge s’inscrivait dans une vague d’attaques qui avait fait 35 morts en l’espace de six mois au Royaume-Uni en 2017.

Il a eu lieu quelques semaines après celui perpétré près du Parlement de Londres (cinq morts le 22 mars 2017), et l’attentat-suicide de Manchester (22 morts le 22 mai 2017). Les trois attaques avaient été revendiquées par l’organisation djihadiste Etat islamique.