Angela Merkel à Berlin, le 30 mai. / ODD ANDERSEN / AFP

Angela Merkel a semblé exclure samedi 1er juin la possibilité d’un allégement de la dette italienne, affirmant dans un entretien à un journal allemand que le principe de solidarité entre les membres de la zone euro ne signifiait pas une union de partage de la dette.

« Je vais aborder le nouveau gouvernement italien de manière ouverte et travailler avec lui sans spéculer sur ses intentions », a déclaré la cheffe du gouvernement allemand au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, à paraître dimanche.

La chancelière allemande faisait ces remarques après la publication d’informations selon lesquelles la coalition au pouvoir en Italie, formée par le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) et la Ligue (extrême droite) entendait demander à la Banque centrale européenne (BCE) l’effacement de 250 milliards d’euros de la dette italienne.

Merkel a expliqué que si la solidarité entre les membres de la zone euro était importante, ce principe ne devait pas conduire « à une union de la dette ».

Transformer le MES en FME

La chancelière a félicité Giuseppe Conte, le nouveau président du Conseil italien, lors d’un entretien téléphonique samedi et l’a invité pour des discussions à Berlin, a indiqué la chancellerie. Angela Merkel souhaite notamment discuter avec le nouveau gouvernement de la Péninsule des moyens d’améliorer l’emploi des jeunes.

La chancelière a également été interrogée sur les projets du président français, Emmanuel Macron, qui prône la création d’un budget spécifique pour la zone euro, avec la désignation d’un ministre des finances, et la transformation du Mécanisme européen de stabilité (MES) en un fonds monétaire européen (FME).

Pour Angela Merkel, le MES est insuffisant et il faut le transformer en un FME doté de prérogatives lui permettant d’accorder des lignes de crédit aux pays susceptibles d’être confrontés à une crise de la dette souveraine.

« Si l’ensemble de la zone euro est en danger, le FME doit être capable d’accorder des crédits à long terme afin d’aider les pays, a-t-elle dit. De tels crédits pourraient être étalés sur 30 ans et accordés à la condition que les bénéficiaires engagent des réformes structurelles. »