Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a annoncé, lundi 4 juin, avoir nommé premier ministre un haut fonctionnaire international, Christian Ntsay, pour former un gouvernement de « consensus » destiné à sortir le pays de la crise politique.

« J’ai nommé premier ministre Christian Ntsay, un homme expérimenté et ayant les compétences pour l’apaisement », a déclaré le président devant la presse.

Cette nomination intervient quelques heures après la démission à la mi-journée du précédent chef du gouvernement, Olivier Mahafaly Solonandrasana, en poste depuis deux ans.

Agé de 57 ans, Christian Ntsay occupait jusqu’à ce jour un poste de haut fonctionnaire à l’Organisation internationale du travail (OIT). Il a été ministre du travail de 2002 à 2003, mais n’est membre d’aucun des trois principaux partis du pays.

Manifestations quotidiennes

L’île de Madagascar est secouée depuis un mois et demi par une vague de manifestations quotidiennes de l’opposition, qui exige le départ du président Hery Rajaonarimampianina, accusé de vouloir faire taire ses rivaux à quelques mois des élections.

Pour tenter de sortir de l’impasse, la Haute Cour constitutionnelle (HCC), la plus haute instance juridique du pays, a ordonné il y a dix jours la nomination d’un nouveau premier ministre et d’un gouvernement d’union nationale.

Dans leur arrêté, les juges ont exigé la composition d’une équipe qui reflète les résultats des législatives de 2013.

Cette exigence a nourri une vive polémique entre les deux camps, qui revendiquaient tous les deux la majorité dans une Assemblée nationale où de nombreux élus ont fait volte-face à leur propre formation politique.

« J’en appelle aux leaders pour respecter cet arrangement », a demandé lundi le chef de l’Etat.