Présentation de l’Autolib Bluecar en novembre 2012, un an après le lancement du service. / ERIC PIERMONT / AFP

Dans une interview aux Echos, lundi 4 juin, Anne Hidalgo dit « poser la question du modèle » du système de location de voitures en libre-service Autolib’.

« Autolib’ a été inventé il y a dix ans pour imaginer de nouvelles formes de mobilité. Ce dispositif devait être rentable. Force est de constater qu’il ne l’est pas. »

Selon la maire de Paris, l’explication de ces difficultés pourrait être l’émergence « d’autres évolutions technologiques et de la mobilité », comme « les VTC, les scooters en libre-service, les vélos à assistance électrique… »

« Des propositions opérationnelles »

Anne Hidalgo, qui est en « discussion avec différents constructeurs », évoque la nouvelle piste de systèmes d’automobiles en « free-floating » (« sans station »), pour une mise en œuvre avant même 2023, date de la fin du contrat avec le groupe Bolloré : « Des constructeurs ont des propositions opérationnelles, il n’y a aucune raison d’attendre. » Ce nouveau modèle devra en tout cas être « performant sur le plan économique » et les industriels en assurer « la gestion et la rentabilité ».

Ces déclarations font suite aux exigences exprimées par le groupe Bolloré le 25 mai, qui réclame aux quatre-vingt-dix-huit communes desservies par le service une somme de quelque 40 millions d’euros par an jusqu’au terme de la délégation de service public, en 2023, pour combler une dette considérable.

Cette demande correspond au contrat signé entre les collectivités et le groupe Bolloré, puisque l’industriel n’est tenu de prendre en charge les pertes que jusqu’à 60 millions d’euros. Au-delà, c’est aux communes de les assumer.

Le groupe Bolloré « stupéfait »

Un accord que n’a pas manqué de faire valoir le groupe Bolloré, qui, dans un communiqué, s’est dit « stupéfait » par les propos de la maire de Paris. Il ajoute « qu’il n’a cessé d’alerter le syndicat (mixte d’Autolib’) de la dérive financière du service sans qu’aucune mesure ne soit prise et regrette cette polémique ».

« Comme pour Vélib’, qui a été récemment reconcédé à un tiers, le syndicat peut parfaitement reconcéder s’il le souhaite le service Autolib’ à un nouvel opérateur », rappelle le groupe, évoquant le fiasco du changement de prestataire des vélos en libre-service.