Un camp de déplacés de la ville de Tawarga, en février 2018. / MAHMUD TURKIA / AFP

Des milliers d’habitants de la ville libyenne de Tawarga, contraints à un exil massif après leur soutien en 2011 à l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, devraient pouvoir rentrer chez eux grâce à un nouvel accord, a annoncé le Gouvernement d’union nationale (GNA). Les 35 000 habitants de Tawarga, qui se sont battus jusqu’au bout aux côtés de Kadhafi, ont été enfermés pendant plus de sept ans dans des camps en périphérie de la capitale libyenne, ou ont vécu dispersés dans le pays dans des conditions déplorables, avec l’interdiction de rentrer chez eux.

La ville de Misrata (à 200 km à l’est de Tripoli), connue pour avoir été à la pointe de la révolution contre l’ex-dictateur, avait forcé la population de Tawarga – à 40 km plus au sud – à s’exiler, lui reprochant son soutien au régime.

Un pacte de réconciliation

Lundi 4 juin, le chef du GNA, Fayez Al-Sarraj, s’est félicité d’un pacte de réconciliation signé dans la nuit de dimanche à lundi entre les maires de Tawarga et de Misrata, qui doit permettre « le retour en toute sécurité des habitants dans leur ville », selon un communiqué publié sur la page Facebook du gouvernement. Ce retour « sera le début du retour de tous les déplacés et exilés libyens à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a-t-il espéré.

Le GNA avait déjà annoncé en décembre 2017 le retour des déplacés de Tawarga début février, selon un accord conclu fin août 2016, puis renouvelé en juin 2017 entre représentants de la ville et de celle de Misrata qui l’administre depuis la révolte de 2011.

Le 1er février, des centaines de familles avaient pris la route pour être ensuite refoulées aux entrées de la ville par des groupes armés de Misrata opposés à l’accord. Depuis, elles campent en plein désert dans des tentes installées par les agences de l’ONU dans des secteurs à une vingtaine de kilomètres de Tawarga ou dans des abris offerts par des villes voisines. La Libye est déchirée depuis 2011 par des luttes entre des milices et des autorités rivales.