Documentaire sur France 2 à 20 h 55

Youri Djorkaeff, Marcel Desailly et Christian Karembeu célèbrent le second but de Zinedine Zidane, le 12 juillet 1998. / JACQUES DEMARTHON/AFP

Après Martin Luther King, Robert Kennedy ou encore Mai 68, vous pensiez en avoir fini avec les commémorations… C’était oublier un peu vite ce fameux 12 juillet 1998 où, pour la première fois, l’équipe de France de football remporta la Coupe du monde. Vingt ans plus tard, aucune autre étoile n’étant venue scintiller sur le maillot des Bleus, le mythe continue d’être ranimé.

Ainsi, sans attendre la date anniversaire, qui tombe trois jours avant la finale du Mondial en Russie (14 juin-15 juillet), France 2 siffle le coup d’envoi des célébrations avec Nous nous sommes tant aimés, de Mustapha Kessous, journaliste au Monde. En compagnie de six anciens champions du monde, il tente de saisir ce qui reste de l’esprit « France 98 ».

Avant l’analyse cependant, et afin de prendre la mesure de cette « fièvre bleue » qui gagna le pays, rien de tel que de se plonger dans 12, juillet 1998, le jour parfait, de Jean-Pierre Devillers et Valérie Amarou. Si le procédé est simple – égrener cette journée heure par heure en la ponctuant de flashs info de l’époque –, il n’en est pas moins efficace pour rythmer le propos et nous faire revivre cette journée particulière.

Coup de pouce structurel

Pour ce faire, les auteurs ont recueilli les témoignages de personnalités (Jamel Debbouze, Renaud Capuçon, François Berléand, Clovis Cornillac…) et d’anonymes dont certains ont vécu l’événement aux premières loges, en tant que ramasseur de balles, stadier ou responsable du parking VIP… Non sans frayeur pour ce dernier, qui dut retrouver le prince Charles égaré dans le parking public.

Au-delà de l’émotion réactivée, cette myriade de souvenirs souvent drôles et émouvants donne la mesure d’un engouement qui transcenda les âges et les catégories sociales. Et joua comme un catalyseur auprès de nombreux sportifs, comme le rappellent le judoka Teddy Riner ou l’épéiste Laura Flessel, qui, galvanisée, remportera trois mois plus tard deux titres de championne du monde. Ou encore Laura Georges, qui évoque le coup de pouce structurel apporté au football féminin. Reste à rêver désormais que l’esprit « France 98 » plane, en Russie, sur la bande d’Antoine Griezmann.

12, juillet 1998, le jour parfait, de Jean-Pierre Devillers et Valérie Amarou (Fr., 2018, 90 min). Suivi, à 22 h 25, de Nous nous sommes tant aimés, de Mustapha Kessous (Fr., 2018, 70 min).