Les parents de Vincent Lambert, Viviane et Pierre Lambert, à Reims, le 23 juillet 2015. / FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

L’expertise médicale de Vincent Lambert, patient hospitalisé dans un état végétatif depuis 2008, va pouvoir avoir lieu. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a rejeté mercredi 6 juin le recours déposé par une partie de la famille du patient. Ces derniers demandaient la récusation des experts chargés de faire le « tableau clinique » de Vincent Lambert.

« Le tribunal a estimé qu’aucun des motifs avancés n’était de nature à jeter un doute sur l’impartialité des experts », a déclaré le tribunal administratif dans un communiqué. Il a suivi l’avis du rapporteur public, qui concluait mardi que les arguments invoqués par les requérants ne paraissaient pas « sérieux » et « fondés ».

Les demandes de remplacement des trois médecins constituant ce groupe d’experts et désignés par ce même tribunal le 2 mai, ainsi que celles concernant leur « mission d’expertise » ont été jugées « irrecevables » dans cette procédure, a ajouté le tribunal dans son ordonnance.

« Ce jugement bien surprenant ne dénote pas la volonté de connaître la réalité de l’état de santé de Vincent Lambert », a déclaré Me Jean Paillot, l’un des avocats des requérants, qui ne peuvent pas faire appel de ce jugement, contrairement à ce qu’avait laissé entendre plus tôt leur conseil.

Conflit familial

Opposés à l’arrêt des soins de Vincent Lambert, père de famille de 41 ans, hospitalisé dans un état végétatif au CHU de Reims depuis 2008, ils avaient saisi le tribunal administratif pour contester la décision de l’hôpital du 9 avril d’engager une quatrième procédure d’arrêt des traitements.

Dans son ordonnance du 20 avril, le tribunal avait exigé qu’un « tableau clinique » du patient soit dressé avant de se prononcer sur la validité de l’arrêt des traitements. Mais la demande de récusation des experts avait conduit à l’annulation de l’expertise prévue le 26 mai.

Ces médecins « n’ont aucune compétence dans l’analyse comportementale des personnes en état de conscience altérée et ne font aucun effort pour nouer un dialogue avec les parties », selon Me Paillot.

« Il s’agit là de jouer la montre et de discréditer » les experts, avait appuyé lors de l’audience hier (mardi) Me Steven Calot, conseil de François Lambert, neveu de Vincent Lambert, favorable à l’arrêt des traitements, à l’instar d’autres proches du patient, dont son épouse et tutrice légale, Rachel Lambert.

Vincent Lambert : le tribunal rejette l'arrêt des traitements
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