L’ombre des coureuses lors de la finale du marathon féminin d’athlétisme pendant les  Jeux du Commonwealth de la Gold Coast 2018, en Australie, le 15 avril 2018. | ADRIAN DENNIS / AFP

Après les répercussions judiciaires viennent les répercussions professionnelles. L’entraîneur Giscard Samba, accusé de viol par une ancienne athlète de son groupe, a été suspendu un an dont six mois ferme par la Fédération française d’athlétisme (FFA), a-t-on appris mercredi 6 juin de source proche du dossier. M. Samba est également interdit de terrain et d’entraînement par la FFA.

Au début d’avril, une enquête visant l’entraîneur-phare du club de l’US Créteil, spécialiste des courses de haies a été ouverte pour « viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel ». Les investigations ont été confiées à la police judiciaire du Val-de-Marne.

C’est une fonctionnaire de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale qui a recueilli différents témoignages, puis qui a signalé l’affaire à la justice, le 19 mars, comme l’a révélé Le Monde dans une enquête publiée dimanche 1er avril. L’athlète qui accuse Giscard Samba avait, elle, déjà déposé plainte au commissariat de Créteil en 2017.

Giscard Samba est un entraîneur de premier plan sur la scène française de l’athlétisme. Il a notamment conduit Dimitri Bascou à une médaille de bronze sur 110 m haies aux derniers JO, à Rio, en 2016 et s’est également occupé jusqu’en 2014 de Cindy Billaud et de Pascal Martinot-Lagarde, détenteurs des records de France du 100 m haies et du 110 m haies.

Il avait été nommé technicien de l’année en 2013 par la Fédération française d’athlétisme (FFA).

Un deuxième entraîneur visé par une enquête

L’athlétisme français est également secoué par une autre affaire de violences sexuelles. Le parquet de Fontainebleau a annoncé mardi qu’une enquête avait été ouverte au début de mars contre Pascal Machat, un entraîneur national d’athlétisme accusé d’agressions sexuelles.

Pascal Machat, responsable du demi-fond chez les jeunes, est visé par une plainte d’une spécialiste de demi-fond, plusieurs fois sélectionnée en équipe de France, Emma Oudiou, comme l’avait révélé Le Monde.

Les faits que la jeune femme dénonce remontent au 26 juillet 2014, juste avant la finale du 3 000 m steeple des championnats du monde juniors à Eugene, aux Etats-Unis, sur la piste d’un stade annexe. « A un moment, je me retrouve à côté de lui, il me prend les fesses et me caresse, a raconté l’athlète. C’était ma première finale internationale, j’étais dans un état de stress extrême, et je pense qu’il l’a senti. Il perçoit qu’à ce moment-là je suis vulnérable. » Elle a ajouté qu’il l’a embrassée dans le cou, prise par les hanches, et qu’il a collé son bassin contre ses fesses alors qu’elle se penchait vers son sac à dos.

La commission de discipline de la FFA a été saisie et doit étudier cette affaire le 11 avril. Pascal Machat a nié et dénoncé au Monde des accusations « ubuesques ».