Les nouvelles taxes européennes s’appliqueront notamment aux importations de jeans. / JOE RAEDLE / AFP

Après avoir porté plainte contre les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Union européenne passe à la deuxième étape de sa riposte à la décision américaine d’augmenter les droits de douane sur l’acier et sur l’aluminium européens à compter du 1er juin. La Commission a annoncé mercredi 6 juin que de nouveaux droits de douane sur une série d’importations américaines devraient s’appliquer à compter de juillet.

« La Commission européenne s’attend à conclure la procédure, en coordination avec les Etats membres, avant la fin du mois de juin, de manière à ce que les nouveaux droits [sur les produits américains] commencent à s’appliquer en juillet », a déclaré le vice-président de l’exécutif européen, Maros Sefcovic.

L’Allemagne prête à la guerre commerciale

Ces taxes additionnelles, généralement à hauteur de 25 %, s’appliqueront à la totalité ou à une partie d’une série de produits listés par la Commission européenne, d’un montant de 2,8 milliards d’euros, parmi lesquels figurent notamment les jeans, le bourbon ou les motos.

L’Allemagne, qui a le plus à perdre dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis, était jusqu’à présent plutôt réticente à taxer tous les produits de cette liste, comme le propose la Commission, mais elle semble désormais prête à le faire. « Nous avons reçu le plein soutien de tous les Etats membres sur les mesures qui sont aujourd’hui proposées », a d’ailleurs assuré mercredi le vice-président de la commission, Jyrki Katainen.

Les règles de l’OMC permettent à l’Union européenne d’instaurer des droits de douane correspondant, en valeur, aux dommages causés par la décision américaine de taxer les exportations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis, soit au total 6,4 milliards d’euros en 2017.

Prévenir le risque d’escalade

Jyrki Katainen a rappelé que les Européens étaient prêts à engager des discussions commerciales avec les Etats-Unis en vue d’abaisser les droits de douane sur les biens industriels, y compris les voitures, afin d’échapper aux taxes américaines. « Ils ont refusé cette offre, mais elle est toujours valide, a-t-il précisé. Si les Américains veulent commencer à améliorer l’environnement commercial, ils trouveront toujours un ami de ce côté-ci de l’Atlantique. »

L’Union veille surtout à calibrer précisément sa riposte car, si l’effet immédiat des taxes américaines pourrait rester circonscrit, l’UE n’ayant exporté qu’environ 6,4 milliards d’euros en valeur d’acier et d’aluminium l’an dernier aux Etats-Unis, elle doit prévenir le risque d’escalade que fait peser cette mesure protectionniste décidée par l’administration Trump.