Garbine Muguruza et Maria Sharapova. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Mardi, le choc des outsiders Zverev-Thiem avait fait pschitt. Un simulacre de match. Mercredi 6 juin, le choc Muguruza-Sharapova ? Ce fut pire. Une petite heure au cours de laquelle la Russe n’aura inscrit que trois petits jeux (6-2, 6-1). En trois confrontations, Garbiñe Muguruza, 24 ans, n’avait jamais battu son aînée. Victorieuse en 2016, la voilà pour la deuxième fois de sa carrière en demi-finale, où elle retrouvera la numéro un mondiale, Simona Halep, qui a éliminé Angelique Kerber (6-7, 6-3, 6-2).

Le début de match n’aurait pas pu être plus catastrophique pour Maria Sharapova, double vainqueure du tournoi, en 2012 et en 2014. Aussi pétrifiée que son double en cire chez Madame Tussauds, elle est incapable de servir, commet double faute sur double faute et sacrifie ses deux premiers jeux de service. Deux coups gagnants en quatre jeux, plus du double de fautes directes, Garbiñe Muguruza n’a même pas à forcer, et n’a qu’à se baisser pour récolter.

L’Espagnole jamais inquiétée

Dans un central encore à moitié vide à l’heure de la digestion, les râles de la Russe se prolongent en écho comme une abominable complainte. Au bout d’une demi-heure, trois supporteurs, les seuls à se manifester, commencent à s’impatienter. Elle marque enfin son premier jeu. Les rares fois où l’échange s’engage, il tourne quasi toujours à l’avantage de l’Espagnole, pas vraiment inquiétée sur sa mise en jeu et solide en fond de court (6-2).

Le début de deuxième set n’est guère plus enthousiasmant que le premier. Sharapova se précipite et s’effondre. Mais elle n’est plus la seule à se liquéfier. Muguruza décide de l’imiter. La Russe passe à l’offensive, rentre dans le court et réussit à déborder son adversaire : débreak blanc.

Le sursis ne va pas durer. L’Espagnole reprend aussitôt le service de l’ex-numéro un mondiale. Le stade est désormais plein mais les décibels ne montent pas tant le « match » auquel assistent les 15 000 spectateurs est soporifique. Plus que le temps chargé et les conditions de jeu trop lentes, ce sont bien les nerfs de Sharapova qui ne tiennent pas. Paralysée sur pratiquement toutes ses deuxièmes balles, elle se fait systématiquement agresser en retour, et voit ses services lui revenir dans les pieds. Même le filet n’est pas de son côté…

Sharapova résignée

Muguruza se saisit de la 10e balle de break tendue par la Russe et confirme dans la foulée (5-1). Résignée, Sharapova offre ses deux premières balles de match à l’Espagnole, qui après seulement soixante-dix minutes, abrège le calvaire de son adversaire. La Russe sauve la première d’un ace, et sur un énième râle, voit son deuxième service mourir dans le filet. De tout le match, la Russe, n’aura réussi que deux fois à tenir sa mise en jeu.

En conférence de presse, Sharapova a fait le minimum, davantage absorbée par l’état de ses ongles que par les questions. « Je crois qu’elle a presque tout mieux fait que moi, consentit-elle à répondre. C’était elle qui agressait, sa balle était plus profonde, mes coups, moi étaient beaucoup plus forcés. Et elle a mieux servi que moi. »