Pape Diouf, le 20 novembre 2014. / BORIS HORVAT / AFP

La cour d’appel d’Aix-en-Provence a annulé, mercredi 6 juin, la mise en examen de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille (2005-2009), dans l’affaire des transferts douteux de certains joueurs. Il est, désormais, placé sous le statut de témoin assisté.

M. Diouf avait été mis en examen en décembre 2016 pour « abus de biens sociaux et association de malfaiteurs ». Il s’était vu reprocher le versement de sommes estimées indues à l’ancien joueur olympien Thomas Deruda et une surévaluation de la commission de l’agent du défenseur Vitorino Hilton, pour un total de 474 000 euros.

La chambre de l’instruction a considéré qu’il n’existait pas d’indices graves ou concordants justifiant la mise en examen de M. Diouf. L’avocat général avait lui-même requis cette annulation, estimant que « les investigations ne permettaient pas d’établir que Pape Diouf avait engagé Thomas Deruda, en 2006, en sachant pertinemment qu’il n’avait pas les compétences requises pour jouer en qualité de professionnel ».

« Homme intègre »

« Nous sommes heureux que la justice ait pris le temps de constater que Pape Diouf est totalement étranger au moindre acte délictuel », s’est réjoui son défenseur Me Bruce Blanc. Selon lui, cette décision est « la consécration que M. Diouf a toujours été un homme intègre et le dirigeant que Marseille a toujours aimé ».

Me Blanc avait avancé lors de l’audience, le 16 mai, qu’à l’arrivée de Pape Diouf à la tête de l’OM le club était déficitaire de près de 30 millions d’euros alors qu’à son départ les comptes étaient bénéficiaires de 40 millions.

Comme d’autres dirigeants du club, M. Diouf se voyait aussi reprocher d’avoir laissé à des associations de supporteurs la vente d’abonnements, ce qui aurait occasionné une perte pour le club. L’accusation et la défense ont reconnu que ce système avait été mis en place bien antérieurement à son arrivée à la direction de l’OM.

En mai 2017, la chambre de l’instruction avait déjà annulé la mise en examen de Philippe Perez, ex-directeur général du club, l’une des neuf personnes initialement mises en examen dans ce dossier où la justice s’intéresse à l’intervention éventuelle de membres présumés du banditisme local dans les transferts de joueurs.