Vue de la centrale nucléaire de Taishan, en octobre 2013. / Bobby Yip / REUTERS

Une première mondiale pour une technologie française qui a connu de nombreux déboires. Un réacteur nucléaire EPR a démarré mercredi 6 juin à Taishan en Chine. Le dispositif « vient d’avoir sa première réaction en chaîne et donc de démarrer », a tweeté Xavier Ursat, directeur ingénierie et Projets nouveau nucléaire chez EDF.

Cette étape très symbolique était attendue puisque le chargement du combustible avait débuté en avril, l’autorité de sûreté chinoise ayant donné son autorisation.

Ce réacteur nommé Taishan 1 doit désormais monter en puissance très progressivement et subir des tests avant d’être raccordé au réseau électrique. Cette mise en service commercial prendra sans doute encore plusieurs semaines.

A Taishan, un autre EPR doit aussi être mis en service courant 2019.

Litanie de retards et de surcoûts

EDF est actionnaire à hauteur de 30 % de la coentreprise chargée de construire et d’exploiter les deux réacteurs dans la province chinoise du Guangdong. Les groupes chinois CGN et Guangdong Yudean sont actionnaires respectivement à hauteur de 51 % et de 19 %.

Conçu pour fonctionner pendant 60 ans, l’EPR se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde. Il offre une puissance très élevée (1 600 mégawatts) et bénéficie d’une multiplication des systèmes de sauvegarde censés le rendre plus sûr.

Plusieurs EPR sont aussi en construction, en France, à Flamanville (Manche), en Finlande et au Royaume-Uni. Mais les chantiers ont connu d’importants problèmes, avec une litanie de retards et de surcoûts.

Le tout premier chantier avait été lancé à Olkiluoto (Finlande) en 2005, pour le compte de l’électricien TVO, avec Areva et Siemens directement maîtres d’œuvre. Mais la mise en service est désormais prévue en mai 2019, avec dix ans de retard.

Dans ce contexte difficile, le démarrage de Taishan apparaît comme une bonne nouvelle très attendue pour le fleuron tricolore, qu’EDF espère exporter auprès de nouveaux clients. L’Inde envisage notamment de construire six réacteurs de cette technologie et le groupe français espère aussi pouvoir vendre des EPR à l’Arabie Saoudite.