Le personnel médical de l’hôpital psychiatrique de Sotteville-lès-Rouen manifeste le 29 mai 2018. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

L’intersyndicale de l’hôpital psychiatrique de Rouen, où des salariés étaient en grève de la faim pour demander des créations de postes, et l’agence régionale de santé (ARS) ont trouvé un compromis, a annoncé vendredi 8 juin cette dernière. Ce que la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a confirmé.

Interrogé par un correspondant de l’Agence France-Presse, Sébastien Ascoet, délégué syndical de la Confédération générale du travail (CGT), qui participait aux négociations, a précisé que l’accord portait notamment sur la création de 30 postes et d’une unité pour adolescents. L’intersyndicale mobilisée depuis le 22 mars à travers de multiples actions réclamait jeudi encore 52 postes. Le mouvement s’était durci le 21 mai quand des soignants et un ambulancier s’étaient mis en grève de la faim. Trois d’entre eux ont été hospitalisés en début de semaine.

L’hôpital psychiatrique de Rouen, un des plus surpeuplés de France

L’ARS n’a pas confirmé dans l’immédiat le contenu de l’accord mais a promis de le révéler par le biais d’un communiqué. Selon la CGT, celui-ci comprend aussi la création d’une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA), c’est-à-dire une unité qui prend en charge des personnes incarcérées nécessitant des soins psychiatriques en hospitalisation complète.

Cet accord est l’aboutissement d’une session de négociations menée de jeudi à 14 h 30 à 21 heures puis de vendredi matin jusqu’au début de l’après-midi. Une toute première rencontre avait eu lieu mercredi mais elle s’était « très mal déroulée », selon l’intersyndicale. Le 1er juin, une cinquantaine d’agents de l’hôpital avaient occupé les locaux de la direction de l’établissement.

Selon la CGT plus de 120 personnes ont manifesté vendredi matin encore leur soutien à l’intersyndicale devant l’hôpital où se tenaient les discussions. Les grévistes dénonçaient une « surpopulation chronique » et une « dégradation des conditions de travail et d’accueil » dans cet établissement. L’hôpital dit du Rouvray, situé à Sotteville-lès-Rouen, dans la banlieue de Rouen, est le troisième hôpital psychiatrique de France en nombre de patients, selon l’agence régionale de santé.

Le 24 mai, la direction avait estimé qu’il n’y avait « plus de suroccupation dans l’établissement à la suite d’un ensemble d’actions mises en place le 15 avril ». La direction avait notamment annoncé l’embauche de cinq contractuels, un chiffre jugé « ridicule » par les syndicats.