Kwesi Nyantakyi, président de la Fédération ghanéenne de football (FA Ghana), en novembre 2013. / CHRISTIAN THOMPSON / AP

Les répercussions consécutives aux révélations explosives sur la corruption de dirigeants et d’arbitres au Ghana ne se sont pas fait attendre. Le président de la Fédération de football du Ghana (GFA), Kwesi Nyantakyi, a annoncé vendredi 8 juin sa démission. Il avait été suspendu à titre provisoire par la FIFA dans la matinée.

« Après avoir rencontré le comité exécutif de la GFA, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions de président », a déclaré M. Nyantakyi, dans un communiqué.

« La controverse causée par l’enquête documentaire [réalisée par un journaliste ghanéen d’investigation et sorti en salles mercredi] est trop importante », a ajouté M. Nyantakyi. « J’ai commis une série d’erreurs (…) en ayant des discussions privées avec les escrocs qui m’ont fait croire qu’ils avaient un intérêt réel à investir dans notre pays. »

Deux ans d’enquête

Dans un documentaire explosif sorti en salles mercredi à Accra, la capitale ghanéenne, le journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas affirme, images à l’appui, que le président de la fédération ghanéenne est impliqué dans plusieurs délits de corruption présumés mettant en jeu des millions de dollars de pots-de-vin.

M. Nyantakyi a été piégé par des journalistes de son équipe se faisant passer pour des « investisseurs » potentiels à qui ils font miroiter de juteux contrats, dans ce film, Number 12, présenté en avant-première au Centre international de conférences d’Accra, en présence de nombreux diplomates et responsables politiques. Plusieurs dirigeants de la fédération et des arbitres ont également été pris au piège.

La veille, le gouvernement du Ghana avait annoncé qu’il avait « décidé de prendre des mesures immédiates » pour dissoudre la Fédération ghanéenne de football, après avoir eu connaissance du film avant sa sortie et la FIFA, et la Fédération internationale de football l’a également suspendu vendredi dans la matinée pour une durée de quatre-vingt-dix jours.

Ce documentaire est le résultat d’une enquête de deux ans menée par un journaliste infiltré (et son équipe), Anas Aremeyaw Anas, dont personne ne connaît le visage mais qui est connu au Ghana pour avoir révélé de nombreuses affaires de corruption ou d’abus de pouvoir dans le pays notamment dans le secteur de la justice.