Alors que s’achèvera samedi 9 juin au matin le 14e mouvement de grève à la SNCF, le taux de grévistes global a atteint un nouveau plus bas vendredi en matinée, avec 13,68 % de grévistes recensés par la direction de l’entreprise, contre 14,28 % jeudi. Le précédent plus bas pour un jour de grève en semaine avait été atteint le 28 mai, avec 13,97 % de grévistes. L’entreprise ferroviaire ne communique pas les taux de grévistes pour les jours de mobilisation tombant pendant un week-end.

En revanche, la participation au mouvement engagé au début d’avril remonte chez tous les personnels indispensables à la circulation des trains : conducteurs (49,2 % contre 43,7 % jeudi), contrôleurs (42,1 % contre 38,9 %) et aiguilleurs (20,2 % contre 18,6 %).

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a dit vendredi ne pas « souhaiter » qu’il y ait grève à la SNCF au moment du baccalauréat, dont les épreuves écrites se dérouleront du 18 au 25 juin. Deux mouvements de grève tombent des jours d’examen, du 17 au 18 juin, puis du 22 au 23. L’idée que les bacheliers ne puissent pas se rendre aux épreuves du bac « n’est franchement pas une option qui est la nôtre », a ajouté M. Berger.

Réunie jeudi, l’intersyndicale de la SNCF (CGT, UNSA, SUD, CFDT) a privilégié l’unité syndicale et a maintenu son calendrier de grèves contre la réforme ferroviaire, que l’UNSA avait proposé de modifier pour tenir compte des épreuves du bac. « On maintient la pression, le mouvement continue dans l’unité syndicale », avec « un calendrier qui ne bougera pas », a dit jeudi Thierry Nier, de la CGT-Cheminots. Le mouvement de grève de deux jours sur cinq est prévu jusqu’à la fin du mois de juin.

Réunion tripartite le 15 juin

La prochaine grève débutera lundi soir, jour où une commission mixte paritaire (CMP) se réunira pour tenter de trouver un texte de compromis sur la réforme ferroviaire. Promise par la ministre des transports, Elisabeth Borne, la table ronde tripartite, qui doit réunir syndicats, patronat du secteur ferroviaire et gouvernement, se tiendra, elle, le 15 juin après-midi, a-t-on appris vendredi du ministère.

Cette « ultime table ronde tripartite » permettra d’« évoquer la relance (des) négociations de branche » sur la convention collective nationale du secteur, écrit Elisabeth Borne dans un courrier adressé vendredi à l’intersyndicale de la SNCF. « L’Etat s’engage à suivre de très près » ces négociations de branche, « non pas en tant que négociateur mais en tant qu’observateur attentif du bon déroulement » des discussions, dit Mme Borne dans sa lettre.

Un « observatoire du dialogue social au sein de la branche », composé de Jean-Paul Bailly (ex-PDG de La Poste) « et d’une personnalité dont les compétences sont reconnues en matière de relations sociales », sera mis en place, rappelle également la ministre.

L’intersyndicale CGT, UNSA, SUD et CFDT de la SNCF, réunie jeudi, avait de son côté exigé du gouvernement qu’il joue « un rôle central » dans les négociations au sein de la branche ferroviaire. « Un rôle d’observateur, ce n’est pas du tout ce qu’on attend » du gouvernement, « c’est son pacte ferroviaire, son projet, sa réforme », avait prévenu jeudi soir Rémi Aufrère-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, souhaitant « un rôle plus proactif » du gouvernement, qu’« il fasse pression sur le patronat » et « pose certains marqueurs sociaux ».