Stephen Curry et LeBron James. / Gregory Shamus / AFP

Tout le monde les attendait. Ils l’ont fait. Les Golden State Warriors ont facilement battu les Cleveland Cavaliers (108-85), dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 juin, pour remporter le quatrième match de la série (4-0) et soulever pour la troisième fois en quatre ans le trophée Larry O’Brien : un exploit qui les place dans le club fermé des franchises à avoir réalisé le doublé.

Dos au mur, Cleveland a résisté à peine vingt-quatre minutes, à faire le yo-yo, avant d’accumuler trop de retard dans le troisième quart-temps (86-65) pour espérer accrocher un match dans cette série. Sans réponse face aux performances de Stephen Curry, qui a multiplié les paniers lointains (37 points à 7/15 à 3 points) et de Kevin Durant (20 points, 12 rebonds et 10 passes décisives), les Cavaliers ont, finalement, jeté l’éponge à quatre minutes de la sirène, en faisant sortir leurs meilleurs joueurs, dont LeBron James, qui a pris le temps de saluer les joueurs de Golden State avant de quitter le terrain.

« C’est si dur à réaliser, et le faire trois fois en quatre ans est incroyable », s’est félicité le joueur de Golden State Klay Thompson à l’issue de cette dernière rencontre.

Bis repetita (enfin presque)

Malgré une opposition plus relevée dans chacune de leur conférence cette saison, Cleveland et Golden State se sont, finalement, retrouvés en finale pour la quatrième saison consécutive. Pourtant, cette finale n’avait pas grand-chose à voir avec les précédentes. Les Warriors ont continué avec plus ou moins le même effectif champion que la saison passée (et notamment le « 5 de la mort » composé de quatre joueurs all-star), quand Cleveland a vu partir l’un de ses meilleurs joueurs, Kyrie Irving, à Boston, et a réalisé un changement d’effectif dramatique en milieu de saison pour essayer de sauver les meubles.

Peu de gens voyaient donc Cleveland battre Golden State avant le début de ces finales. Mais ce quatrième acte entre les deux franchises aurait pu prendre une tout autre tournure si J.R. Smith avait eu le score en tête en fin de premier match. Alors que les deux équipes étaient à 107 partout, le joueur de Cleveland avait récupéré le ballon à quatre secondes de la fin, mais préféré faire tourner le chrono, persuadé que son équipe menait au score. Abattus, les Cavaliers ne s’en étaient pas remis et avaient laissé filer l’occasion de remporter le premier match et de semer le doute dans la tête des Californiens.

[FULL] Uncut video of Cavaliers' bench before, during and after JR Smith's Game 1 blunder | ESPN
Durée : 03:46

Le deuxième match avait été une démonstration de Stephen Curry, qui en avait profité pour battre le record du nombre de tirs à trois points réussis lors d’un match des finales (10). Revenu sur son parquet, Cleveland a longtemps résisté lors du troisième match, mais a fini par craquer sur un nouveau shoot stratosphérique de Kevin Durant, comme la saison passée.

A 3-0, personne ne donnait une chance à Cleveland de revenir dans la série. Mais les Warriors ne leur ont donc même pas laissé les miettes. Il s’agit du premier sweep (balayage) lors de finales NBA depuis 2007. A l’époque, c’était déjà Cleveland et LeBron James qui en avaient fait les frais, contre les San Antonio Spurs de Tony Parker.

Kevin Durant, meilleur joueur des finales

Le seul vrai suspense dans les dernières minutes de cette dernière rencontre consistait à savoir qui de Kevin Durant ou de Stephen Curry repartirait avec le titre de MVP des finales. C’est, finalement, le premier qui l’a emporté, avec une moyenne de 28 points, 10 rebonds et 7 passes par match, et une troisième rencontre en forme de chef-d’œuvre (110-102), où il a porté les siens vers la victoire avec 43 points. Arrivé d’Oklahoma City après la défaite des Warriors en 2016 contre Cleveland (malgré une saison record), Durant y a remporté ses deux premiers titres NBA, et, à chaque fois, a été désigné meilleur joueur des finales.

Fut un temps, on se demandait si ce trophée n’allait pas finir entre les mains de LeBron James, malgré une potentielle défaite de son équipe. Auteur de playoffs monumentaux à 33 ans (dont un premier match des finales à 51 points), le natif d’Akron dans l’Ohio n’a pas suffi aux Cavaliers. A peine la saison terminée, le futur du meilleur joueur de la ligue nord-américaine est, bien évidemment, dans toutes les têtes.

Revenu à Cleveland en 2014 pour apporter à la franchise de ses débuts le premier titre de son histoire, James a respecté sa part du contrat. Souvent seul et délaissé par les siens cette saison, il pourrait trouver un nouveau point de chute. Les rumeurs vont de Los Angeles à Houston (l’équipe qui a causé le plus de soucis à Golden State en deux ans), en passant par les effectifs jeunes et flamboyants de Philadelphie et de Boston. La période des transferts ouvrira le 1er juillet prochain.

Il lui faudra, en tout cas, un autre casting autour de lui s’il souhaite mettre fin à la domination des Californiens, dont l’équipe ressemble de plus en plus à une dynastie dans le monde de la NBA. D’autant que les choses semblent parties pour durer. Kevin Durant a fait savoir avant la dernière rencontre qu’il souhaitait rester à Golden State, Klay Thompson a fait savoir qu’il préférait continuer à gagner qu’être le visage d’une autre franchise et Stephen Curry est sous contrat jusqu’en 2022.