Laurent Wauquiez. / ZAID AL-OBEIDI / AFP

Pas d’alliance avec La République en marche (LRM) pour les élections municipales de 2020 : « C’est hors de question. » Et aucun regret, au contraire, quant au tract intitulé « Pour que la France reste la France », distribué ce week-end dans le cadre d’une opération de mobilisation des Républicains (LR) et qui a suscité de nombreuses critiques : « J’assume totalement. » Le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, s’est exprimé samedi lors d’un Facebook live à l’occasion d’un week-end de mobilisation dans les fédérations LR, sur deux des sujets qui ont agité ces derniers jours.

Lundi 4 juin, Chistophe Castaner, le délégué général de LRM, avait confirmé que le parti présidentiel pourrait soutenir des candidats LR ou PS. « Je n’aime pas ces petites alliances, ces petites tambouilles où on s’entend sur le dos des Français, des électeurs, pour surtout se partager le pouvoir, a déclaré M. Wauquiez. C’est toute la comédie que je déteste. Et je pense que ce qui a tué les Républicains, c’est qu’au fond on a fini par se définir en fonction du Front national, en fonction des socialistes, en fonction d’En marche, a-t-il ajouté. Moi, je porte nos couleurs. Et donc je veux qu’on ait des candidats partout. »

A propos du tract « Pour que la France reste la France », M. Wauquiez a assuré : « je l’ai choisi moi-même, on l’a partagé avec notre équipe, et je l’assume totalement parce que je pense que c’est une question essentielle. »

« Des politiques complètement déconnectés »

Tiré à 1,5 million d’exemplaires dans le cadre de l’opération « le Printemps des Républicains », ce tract a été amplement critiqué jusqu’au sein de la direction du parti. La numéro 2 Virginie Calmels a regretté un slogan « peut-être inutilement anxiogène ». Elle a également regretté de façon générale le processus de décision au sommet du parti, sans « validation par les instances qu’il [M. Wauquiez] a lui-même créées ».

Le président de LR a fait valoir, de son côté, qu’« au fond le débat politique est devenu tellement aseptisé qu’on a maintenant des politiques qui ne disent plus rien et qui sont complètement déconnectés de la réalité. J’ai été ahuri de voir que cette phrase a généré un débat, et même une polémique », a poursuivi le président d’Auvergne - Rhône-Alpes.

« C’est pourtant une question que beaucoup de Français se posent : où en est l’identité de notre pays ? Est-ce qu’on va continuer à assister en silence au fait que notre pays change de nature ? Est-ce qu’on va continuer à accepter qu’une minorité dicte sa loi à la majorité ? Est-ce qu’on va laisser petit à petit notre pays se faire gangrener par les revendications de l’intégrisme islamiste ? »

« Ces questions-là, je vois bien que les Français, ça les hante. Et ils ne sont pas racistes pour autant. Ils n’ont juste pas envie que leur pays change. Alors oui, je continuerai à le dire. Et je n’ai pas du tout l’intention de baisser pavillon sur cette question. Parce que, pour moi, c’est la question centrale, (…) celle des valeurs, de l’avenir qu’on veut pour notre pays, ce qu’on lui propose », a développé Laurent Wauquiez.

« Il est grand temps » que LR change de stratégie

Le vice-président du mouvement Libres ! de Valérie Pécresse, associé à LR, Maël de Calan, a plaidé samedi pour que Les Républicains changent de stratégie, accusant leur président d’avoir réduit de moitié la « base électorale » du parti et lui reprochant de s’être « refermé sur un socle de plus en plus dur d’électeurs, de militants et de sympathisants, y compris dans son entourage ».

En référence au tract « Pour que la France reste la France », Maël de Calan a ajouté : « Laurent Wauquiez devait redonner de la crédibilité à notre formation en faisant des propositions concrètes qui illustrent notre projet, et il fait exactement le contraire en diffusant des tracts de plus en plus agressifs dans lesquels les Républicains ne proposent rien. »