Le secrétaire général de FO, Pascal Pavageau, a mis en garde, dimanche 9 juin, le gouvernement contre une dérive vers la « radicalité » des salariés et des mouvements sociaux, faute de négociations, estimant qu’il prenait là une « responsabilité historique ».

Evoquant dans l’émission « Questions politiques » sur France Inter (en association avec Franceinfo, France 2 et Le Monde), les grévistes de la faim de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, qui ont mis fin vendredi à leur mouvement commencé le 21 mai après avoir obtenu la création de 30 postes, M. Pavageau s’est indigné qu’il faille « en arriver à cette radicalité de faire une grève de la faim pour obtenir 30 postes, ce qui ne répond même pas aux besoins ».

« Nous avons un problème de méthode », avec des passages « en force sans écouter », a dénoncé le numéro un de FO. Dans ce contexte, « il faut qu’on fasse très attention à ce qu’on ne pousse pas les personnels, les salariés, à une forme de radicalité en leur refusant la négociation et la discussion ».

Autrement, le résultat, selon lui, c’est que « la prochaine fois », ce ne sera « pas une mobilisation traditionnelle puisqu’on refuse la négociation ». « La prochaine fois, ce sera insurrectionnel », a-t-il averti.

« Le gouvernement est en train de prendre une responsabilité historique que de ne pas entendre les contre-poids et de refuser de négocier » avec les organisations syndicales, a souligné M. Pavageau, selon qui le gouvernement « pousse » aussi le patronat à ne pas négocier. « Ca, démocratiquement ça va se payer. C’est extrêmement dangereux », a-t-il ajouté.

Ne pas commencer par dire « on ne touchera pas » aux plus pauvres

Le secrétaire général de FO a également appelé le gouvernement à ne pas « rentrer dans la discussion » sur une réforme des aides sociales « en disant on ne touchera pas à des aides sociales pour les plus pauvres ».

Il répondait ainsi à l’affirmation de la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, dans le Journal du dimanche, selon laquelle, si toutes les aides sociales « peuvent être discutées », il n’est « pas question de faire des économies sur le dos des pauvres ».

« La question éventuelle de la transformation d’une aide sociale liée à l’évolution du besoin, qui ne serait plus le même aujourd’hui qu’il y a dix ans, mais parlons-en, ça nécessite une vraie évaluation », a-t-il expliqué. « Mais on ne peut pas rentrer dans la discussion en disant : on ne touchera pas à des aides sociales pour les plus pauvres ! », a-t-il prévenu. « D’abord c’est quoi les plus pauvres ? C’est quoi le niveau de pauvreté ? », a-t-il interrogé.