« Ratifier le TPP est une priorité absolue et nous allons agir rapidement pour présenter le projet de loi avant » les vacances parlementaires, soit d’ici au 22 juin, a-t-il dit devant la Chambre des communes. / KHAM / AFP

Le Canada va accélérer la ratification de l’accord de libre-échange transpacifique (TPP), qui le lie à dix pays des deux rives de l’océan Pacifique, afin d’atténuer les effets du conflit commercial avec les Etats-Unis, a déclaré, lundi 11 juin, François-Philippe Champagne, le ministre du commerce international canadien.

« Ratifier le TPP est une priorité absolue et nous allons agir rapidement pour présenter le projet de loi avant » les vacances parlementaires, soit d’ici au 22 juin, a-t-il dit devant la Chambre des communes.

Signé en mars sans les Etats-Unis, le TPP doit entrer en vigueur 60 jours après sa ratification par au moins six des 11 pays signataires (l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam).

Face au repli protectionniste des Etats-Unis, voulu par le président Donald Trump, Ottawa compte sur « ce bon accord qui va ouvrir des marchés » aux entreprises canadiennes, a noté M. Champagne.

M. Trump a confirmé à nouveau ce week-end l’imposition de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium canadiens et menacé de s’attaquer au secteur automobile, ce qui marquerait une réelle escalade.

Premier partenaire commercial des Etats-Unis, le Canada peine à renégocier l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna), qui le lie à Washington et à Mexico depuis 1994, et compte donc sur de nouvelles alliances commerciales pour diversifier ses marchés.

L’importance du TPP

Représentant au moins 15 % du PIB mondial, le TPP apparaît donc plus que jamais stratégique pour le Canada, qui réalise plus des deux tiers de tout son commerce international avec les Etats-Unis.

Promu par les Etats-Unis sous la présidence de Barack Obama, cet accord de libre-échange est vu comme un contrepoids à l’influence croissante de la Chine, mais Donald Trump l’a abruptement abandonné après son élection à la Maison Blanche. Le TPP se veut un pacte ambitieux qui va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a multiplié les accords de libre-échange dans les derniers mois, celui avec l’Union européenne (CETA) étant en vigueur depuis l’automne. En outre, Ottawa a lancé en mars des négociations pour conclure un accord de libre-échange avec les quatre pays sud-américains du Mercosur.