« Nous avons un accord. Nous avons une solution historique après deux décennies et demie. Notre accord comprend le nom de République de Macédoine du nord pour utilisation universelle », a déclaré le Premier ministre macédonien Zoran Zaev. / OGNEN TEOFILOVSKI / REUTERS

Après vingt-sept ans d’une querelle politico-sémantique, Athènes et Skopje sont parvenues, mardi 12 juin, à un accord sur le nom de la Macédoine.

Le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, a annoncé à Skopje qu’un accord sur le nom de l’ex-république yougoslave avait été conclu avec Athènes prévoyant que son pays s’appellerait désormais « République de Macédoine du Nord ». L’accord devra être approuvé par le Parlement macédonien et soumis à référendum.

Les pourparlers bilatéraux avaient été relancés il y a quelques mois après l’arrivée au pouvoir du social-démocrate Zoran Zaev, qui a succédé au nationaliste Nikola Gruevski. Les deux gouvernements étaient convenus d’intensifier les négociations cette année pour résoudre leur litige

L’enjeu d’un règlement pour la Macédoine est de décrocher un accord au sommet européen de la fin de juin pour engager des négociations d’adhésion avec l’UE et d’obtenir une invitation à rallier l’OTAN au sommet de l’Alliance des 11 et 12 juillet.

En échange de la possibilité pour son voisin de conserver le nom de « Macédoine » dans son nouveau nom, assorti d’une précision géographique, Athènes a exigé que Skopje révise sa Constitution pour garantir que ce nom soit utilisé tant à l’international qu’au plan intérieur.

L’imbroglio gréco-macédonien, dont Athènes et Skopje sont sortis mardi, s’est constitué sur plus de 2 000 ans d’histoire. / Petros Giannakouris / AP

Vu d’Athènes, un tel accord devrait sonner le glas de toute revendication de la part de l’Etat voisin de l’héritage du conquérant macédonien Alexandre le Grand, dont la Grèce se prévaut de l’exclusivité. Il doit surtout consacrer l’absence de toute visée territoriale de sa part sur la province grecque frontalière de Macédoine. Mais de chaque côté de la frontière, ce compromis est combattu par les franges nationalistes.