SOS-Méditerranée a diffusé dimanche sur Twitter cette photo de l’« Aquarius », avec à son bord les migrants qu’elle a secourus. / KENNY KARPOV / SOS-MÉDITERRANÉE / AP

Ils étaient bloqués au large depuis dimanche. Les 629 migrants secourus en Méditerranée par le navire Aquarius vont finalement pouvoir débarquer en Espagne, seul pays qui a proposé de les accueillir, a annoncé mardi 12 juin l’ONG SOS-Méditerranée. Cette décision pourrait mettre un terme au bras de fer engagé ce week-end avec l’Italie et Malte, qui refusaient de le laisser accoster.

« Des vivres seront livrés sous peu à l’Aquarius par un navire italien », a précisé l’ONG sur Twitter. Le centre de commandement des secours de Rome « planifie de transborder les rescapés plus tard sur des navires italiens, après quoi nous mettrons le cap ensemble sur Valence », a-t-elle ajouté.

Le navire de SOS-Méditerranée, qui peut normalement porter secours à 500 migrants, croise depuis trois ans au large de la Libye, débarquant les migrants qu’il a sauvés de la noyade en Italie. Mais ce week-end, le nouveau ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, le patron de la Ligue (extrême droite), à la manœuvre depuis le début de cette crise en Méditerranée, a refusé l’accostage.

M. Salvini avait d’ailleurs fait campagne avant les législatives sur le thème de la fermeture des frontières aux migrants, et prévenu qu’une fois au pouvoir, il ferait tout pour empêcher ces débarquements, particulièrement lorsqu’ils sont le fait des ONG qui patrouillent au large de la Libye.

Proposition des nationalistes corses

Lundi, l’Espagne avait proposé d’accueillir les migrants secourus au large de la Libye. Mais l’ONG avait dans un premier temps refusé, estimant que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour ce nouveau voyage.

Lundi soir, l’Aquarius, qui croisait à quelques dizaines de milles marins au large de Malte, a été ravitaillé en nourriture et en eau par un bateau de la marine maltaise. Le navire transporte notamment sept femmes enceintes, 11 enfants en bas âge et 123 mineurs isolés.

Tôt mardi matin, peu avant l’annonce du déblocage de la situation, les dirigeants nationalistes corses avaient proposé d’accueillir le navire sur l’île, le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, évoquant sur Twitter « l’urgence » de la situation :

Les autorités françaises n’ont en revanche pas réagi depuis le début de cette crise.