Les forces loyales au président yéménite en exil, le 11 juin 2018, dans les rues d’Aden. / SALEH AL-OBEIDI / AFP

Les forces fidèles à Abd Rabbo Mansour Hadi, le président yéménite en exil, ont annoncé, mercredi 13 juin, avoir lancé avec le soutien de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite l’assaut contre Hodeïda, le principal port du pays aux mains des miliciens houthistes.

Les avions et les navires de guerre de la coalition arabe sunnite ont commencé à pilonner les fortifications des houthistes pour faciliter la progression des troupes yéménites massées au sud de la ville, précise le gouvernement yéménite en exil dans un communiqué.

Les Emirats arabes unis, une des deux grandes puissances de la coalition, avaient appelé les houthistes, des chiites appuyés par l’Iran qui contrôlent le nord du pays dont la capitale, Sanaa, à se retirer au plus tard mardi du port d’Hodeïda, dans le cadre de discussion menées sous l’égide de l’Organisation des Nations unies.

« La libération du port de Hodeïda est un tournant décisif pour reprendre le Yémen aux milices qui s’en sont emparées au bénéfice d’intérêts étrangers », a dit le gouvernement en exil dans un autre communiqué repris par les médias officiels yéménites.

Crainte de lourdes pertes humaines

C’est la première fois depuis que les armées étrangères sont entrées en guerre, en 2015, pour ramener au pouvoir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, exilé en Arabie saoudite, que la coalition tente de s’emparer d’une si grande ville bien défendue.

Les troupes yéménites et émiraties ont progressé ces derniers jours le long de la côte sud-ouest jusqu’à la périphérie de la ville dans le cadre d’une stratégie visant à contenir les houthistes à Sanaa et, en coupant leur principale voie d’approvisionnement, à les forcer à s’asseoir à la table des négociations.

Les alliés occidentaux de l’Arabie saoudite, qui vendent des armes aux Etats de la coalition, n’ont pas dit publiquement s’ils approuvaient l’opération de reconquête d’Hodeïda. De leur côté, les Nations unies estiment que 600 000 personnes vivent aux environs d’Hodeïda et craignent que les combats provoquent de nombreuses morts.