« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas », s’est enflammé mardi soir 12 juin Emmanuel Macron, dans une vidéo qui le montre en train de peaufiner le discours qu’il doit tenir devant le congrès de la Mutualité française, à Montpellier, mercredi.

Sur ces images tweetées par sa directrice de la communication Sibeth Ndiaye, il résume sa philosophie devant ses collaborateurs dans un langage familier, à quelques heures d’une prise de parole « stratégique » sur sa politique sociale.

« Le Président ? Toujours exigeant. Pas encore satisfait du discours qu’il prononcera demain au congrès de la Mutualité, il nous précise donc le brief ! Au boulot ! », commente sa conseillère en postant la vidéo sur Twitter.

« Je vais faire un constat qui est de dire : on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif. Toute notre politique sociale, c’est qu’on doit mieux prévenir – ça nous coûtera moins, ensemble – et mieux responsabiliser tous les acteurs », s’écrie le président. « Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir. Par l’éducation… », poursuit-il.

« Plus de prévention pour responsabiliser »

« Il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté. Et sur la santé c’est pareil. Tout le système de soins que je veux repenser, c’est aller vers plus de prévention pour responsabiliser, y compris les acteurs de soins, ajoute le chef de l’Etat. (…) C’est dans ce contexte-là qu’on fait le reste à charge zéro. (…) C’est une politique de responsabilité car tout le monde va au pot, (…) je demanderai des efforts aux mecs qui font des lunettes, aux types qui font des verres… »

« Là c’est cohérent. Sinon vous n’aviez pas de fil directeur…, lance-t-il à ses collaborateurs à propos du discours qu’ils lui proposent. C’était de la lasagne à la féta avec de la paella ! »

Depuis un mois, l’exécutif évoque une réforme des aides sociales pour les rendre plus « efficaces », laissant planer la possibilité d’économies budgétaires. Selon Le Canard enchaîné, dans le cadre du rapport CAP 22, Bercy envisagerait 7 milliards d’euros d’économies, ce qu’Edouard Philippe a démenti.

Mercredi, le président veut « redonner de la cohérence à son approche sociale », en traçant le cadre des réformes à venir, explique-t-on à l’Elysée, « son projet, au fur et à mesure des réformes sectorielles, a un peu perdu de sa visibilité. Il ne s’agit pas d’un tournant social mais d’un approfondissement ».