Ronaldo a inscrit un triplé contre l’Espagne, vendedi 15 juin. / Francisco Seco / AP

Comment l’Espagne réagira-t-elle à la crise qui la secoue depuis le licenciement de son coach, Julen Lopetegui, deux jours avant son entrée dans la compétition ? Cristiano Ronaldo aura-t-il vraiment la tête à Sotchi, le soir même de l’annonce de sa condamnation à deux ans de prison et dix-huit millions d’amende pour avoir jonglé avec le fisc ?

Les crises respectives ont visiblement eu un effet libérateur sur leurs protagonistes. Espagnols et Portugais ne sont certes pas parvenus à faire la différence (3-3), mais les deux voisins ont offert une partie magistrale, vendredi 15 juin, pour leur entrée dans la compétition.

Dès la quatrième minute de jeu, Ronaldo prenait le dessus sur Nacho à l’entrée de la surface de la Roja. Dépassé, le défenseur déséquilibrait son coéquipier du Real Madrid et lui offrait l’occasion d’ouvrir la marque sur penalty. Il ne se faisait pas prier et prenait David De Gea à contre-pied (1-0). Il est devenu au passage le premier joueur européen à inscrire au moins un but dans huit compétitions internationales majeures (Euro et, donc, Coupe du monde).

La réponse espagnole n’a pas tardé. Souvent réduit à un joueur physique, presque bourrin, Diego Costa s’est joué de deux défenseurs avant de décocher une frappe suffisamment croisée pour tromper Rui Patricio.

Si l’Espagne confisquait le ballon, elle se montrait extrêmement fébrile sur chaque contre Portugais, et se faisait punir avant la mi-temps. Servi à l’entrée de la surface adverse, Gonçalo Guedes, très maladroit, préférait transmettre à son capitaine… Ronaldo. Le Madrilène cogite moins. Il décochait un tir puissant en plein sur De Gea, coupable d’une terrible faute demain. Avantage Portugal au retour aux vestiaires.

Le retour sur la pelouse se fait au même rythme, délirant. À la 55e minute, Sergio Busquets prenait le dessus sur Guedes à la réception d’un coup franc de David Silva. Seul devant le but, Diego Costa n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond. Ronaldo 2 - 2 Costa.

Coupable de l’ouverture du score, Nacho s’est racheté en donnant l’avantage à l’équipe de Fernando Hierro. L’arrière-droit droit du Real Madrid, titularisé après la blessure de Dani Carbajal, décochait une demi-volée à l’extérieur de la surface. Poteau rentrant.

Certes, l’Espagne a dominé la deuxième période. Oui, la Roja a - presque - totalement tu les doutes sur son caractère et sa capacité de révolte en parvenant sur quelques actions à faire revivre la qualité de jeu trouvé par Lopetegui ces deux dernières années. Mais le Portugal dispose de Ronaldo, et avec lui d’un espoir de toujours revenir, même quand son équipe était si près de rendre les armes.

C’était écrit. L’attaquant Lusitanien a forcé la main. Juste avant le temps additionnel, il expédiait un coup franc en pleine lucarne et pouvait clôturait la partie d’une nouvelle célébration aux allures de célébration.

D’autres matchs suivront pour connaître de l’état de forme des deux sélections sur la durée. Reste une entrée de toute beauté, qui lance véritablement le mondial russe.