Rien que sur l’année 2018, entre 55 000 et 60 000 recrutements sont attendus dans le secteur, mais ce chiffre ne devrait pas suffire à couvrir ses besoins. / Kacper Pempel / REUTERS

Le Syntec Numérique, qui représente les professionnels français de l’informatique et du logiciel, a publié, jeudi 14 juin, son rapport semestriel dressant l’état du marché tricolore.

  • Un marché de 56 milliards, en forte croissance

Pour la cinquième année de suite, le secteur devrait enregistrer une croissance de son chiffre d’affaires, pour atteindre une valeur globale de 56,4 milliards d’euros, en hausse de 4,2 % par rapport à l’année 2017 – soit à un rythme deux fois plus élevé que le Produit intérieur brut (PIB) national. L’organisation attribue ces bonnes performances à la numérisation croissante de l’économie française, qui pousse les entreprises à investir dans de nouveaux outils technologiques, à commencer par le cloud (l’informatique dématérialisée). Les banques et l’industrie restent les acteurs les plus dépensiers.

Par ailleurs, les récentes évolutions législatives – avec notamment l’adoption du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui oblige les entreprises à mieux gérer et protéger leurs informations – vont encore engendrer pour près d’un milliard de dépenses, et probablement autant en 2019. D’autres réglementations à venir (ePrivacy…) pourraient aussi générer de nouveaux revenus pour le secteur.

  • L’intelligence artificielle reste embryonnaire

Pourtant très en vogue dans les médias et chez les géants des technologies, l’intelligence artificielle ne génère encore que des dépenses réduites au sein des entreprises françaises. Les dépenses en la matière se sont élevées en 2017 à 125 millions d’euros et devraient atteindre 186 millions sur l’année 2018. Une chiffre en forte augmentation (+ 49 %), mais qui reste très réduit au regard du volume global du marché. Les entreprises commencent cependant à porter un intérêt réel à ce sujet, conscientes qu’il y a là matière à rendre leurs organisations plus performantes, voire à automatiser certaines tâches.

  • Des ressources en nombre insuffisant

Parmi les défis auxquels le secteur de l’informatique et des logiciels est confronté, le principal est celui du recrutement. Rien que sur l’année 2018, entre 55 000 et 60 000 recrutements sont attendus, pour l’essentiel en CDI. Mais ce chiffre ne devrait pas suffire à couvrir les besoins.

Signe d’un marché de l’emploi en tension, plus d’un adhérent du Syntec sur deux dit peiner à conserver ses collaborateurs, tant il est facile pour eux de trouver du travail ailleurs. Et sur les nouveaux emplois créés cette année, 30 % seront attribués à des juniors sortant d’école ou ayant moins d’un an d’expérience. Afin de répondre à cette problématique, le Syntec plaide pour rendre le secteur plus attractif aux yeux des femmes, qui sont aujourd’hui largement sous-représentées (à peine un peu plus de 14 % des effectifs).