Neurologues, gériatres, psychiatres, ils sont 194 médecins à exprimer, dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn publiée lundi 18 juin dans Le Figaro, leur « désarroi » devant la décision de la ministre de la santé de dérembourser des médicaments anti-Alzheimer, laquelle prendra effet à partir du 1er août. Ils contestent la validation d’une évaluation de la Haute Autorité de santé, qui avait jugé le rapport bénéfices/risques de ces médicaments insuffisant.

Ces médecins des vingt-huit centres mémoire de ressources et de recherche sur la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (CMRR) de France et neuf sociétés savantes demandent « solennellement et publiquement » à la ministre de « revenir sur cette décision qui dessert la prise en soins actuelle et future des malades en étant susceptible d’altérer la confiance que portent les patients, leurs familles et les professionnels dans les processus de décision en matière de santé ».

Leur lettre a reçu le soutien des principales associations de patients (France Alzheimer et France Parkinson).

Selon un arrêté du ministère de la santé publié le 1er juin au Journal officiel, la mesure concerne les quatre médicaments (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl) qui traitent les symptômes d’Alzheimer, ainsi que leurs génériques. Ils étaient jusque-là remboursés à hauteur de 15 % par l’Assurance-maladie, pour un coût de quelque 90 millions d’euros en 2015.

A la fin d’avril, le laboratoire Janssen-Cilag a annoncé qu’il arrêterait de commercialiser à partir du 30 novembre le Reminyl. « Cette décision n’est pas liée à la décision de déremboursement de ces traitements », a assuré le laboratoire.