Laurent Wauquiez et Virginie Calmels en novembre 2017. / Thibaud MORITZ / Thibaud Moritz / IP3

L’éviction dimanche de Virginie Calmels du poste de vice-présidente déléguée des Républicains (LR) traduit un « rétrécissement » de la droite, en cours « depuis six mois », a estimé lundi 18 juin Valérie Pécresse,

La présidente du conseil régional d’Ile-de-France s’exprimait lors d’une conférence de presse de présentation du projet européen de son mouvement :

« Je me suis inquiétée il y a six mois du rétrécissement de notre famille politique, c’est un danger, une menace pour la droite française, et ce danger, cette menace, existe depuis six mois. »

Première adjointe d’Alain Juppé à Bordeaux, représentante de la sensibilité libérale au sein de LR, Virginie Calmels avait rejoint Laurent Wauquiez lors de sa campagne interne. Son limogeage intervient au terme de deux semaines de conflit ouvert, provoqué après la distribution d’un tract intitulé « Pour que la France reste la France », distribué lors d’une opération de mobilisation. Mme Calmels avait jugé ce tract « anxiogène » et évoqué un « dysfonctionnement » dans la prise de décision au sommet du parti.

« Principe de loyauté »

Des responsables de droite ont réagi à son limogeage en soulignant le « principe de loyauté » qui aurait dû prévaloir au sein de l’équipe dirigeante, et que, selon eux, Virginie Calmels aurait trahi.

« Bien sûr il y a différentes sensibilités » au sein de LR, mais il y a aussi « un principe de loyauté et il est d’autant plus fort qu’on appartient à l’équipe dirigeante », a plaidé sur Europe 1 un des vice-présidents de LR, Damien Abad, jugeant que « la décision était inévitable compte tenu de la semaine qu’on a vécue ».

Geoffroy Didier, secrétaire général délégué, a lui aussi souligné « une règle d’or : on joue en pack, on joue collectif ». « Complémentarité oui, absence de solidarité non », a-t-il résumé.

« Le débat n’exclut pas le respect », a tweeté Laurence Sailliet, également porte-parole.

« Le courage de trahir »

Interrogée sur BFM-TV pour savoir si la désormais ex-numéro deux du parti n’avait tout de même pas fait preuve de courage en affichant ses points de vue, une de ses porte-parole, Lydia Guirous, a demandé si ce n’était pas plutôt « le courage de trahir ».

« Nous vivons tous ensemble avec notre diversité d’opinions (…) mais Les Républicains sont une famille qui est héritière du gaullisme, et dans le gaullisme, il y a aussi le chef, le respect du chef, et Laurent Wauquiez est un chef, il a tranché », a-t-elle justifié.

Etre membre de l’équipe dirigeante de LR implique des « devoirs de solidarité » : « on ne peut pas garder une numéro deux qui joue contre son camp », a-t-elle ajouté. « En politique la valeur au premier rang à mon sens, c’est celle de la loyauté, et donc je ne comprends pas très bien la réaction d’Alain Juppé », a-t-elle affirmé alors que le maire de Bordeaux a salué dans un tweet dimanche les « convictions » et le « courage » de sa première adjointe.

A l’extrême droite, Marine Le Pen a commenté laconiquement, sur Twitter : « Donc comme premier vice-président de LR, Wauquiez a nommé Dupont en remplacement de Dupond… ».