Au lendemain des attentats de Paris qui ont fait 130 morts, il avait brièvement pris en charge Salah Abdeslam à son retour de Bruxelles, le 14 novembre 2015. Mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un acte de terrorisme, Ali Oulkadi a été remis en liberté lundi et placé sous contrôle judiciaire en Belgique, ont annoncé mardi 19 juin le parquet fédéral belge et le parquet de Paris.

Après avoir regagné Bruxelles dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015 avec l’aide de deux amis, Mohamed Amri et Hamza Attou, venus de Belgique le récupérer en région parisienne, Salah Abdeslam contacte Ali Oulkadi, un ami d’enfance de Brahim Abdeslam, le grand frère de Salah qui s’est fait exploser quelques heures plus tôt sur la terrasse du Comptoir Voltaire à Paris.

Les deux hommes se retrouvent dans un café avant qu’Ali Oulkadi ne dépose l’homme le plus recherché d’Europe dans la commune de Schaerbeek, à proximité de la planque où il passera une bonne partie de sa cavale. L’ADN d’Ali Oulkadi a été retrouvé sur une fourchette dans cet appartement « conspiratif » de la cellule franco-belge ayant servi à la confection des ceintures explosives des commandos. Ali Oulkadi a toujours assuré qu’il ne s’était jamais rendu dans cette fameuse planque.

« Interdiction de quitter la Belgique »

Les avocats d’Ali Oulkadi, qui était incarcéré en France, plaidaient son innocence. Lors d’une confrontation début mars avec Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015, ce dernier l’a mis hors de cause. Son avocate française, Me Marie Dosé, avait annoncé le dépôt « dans les meilleurs délais » d’une demande de remise en liberté.

Celle-ci a été entérinée par la justice française après que le parquet fédéral belge eut « établi les conditions » du contrôle judiciaire à Bruxelles, ont expliqué mardi le parquet fédéral et l’avocat belge de M. Oulkadi, Me Didier de Quévy.

Ali Oulkadi a été autorisé par la justice française à regagner la capitale belge où il résidait avant son arrestation, à la fin de 2015. Dans le cadre de son contrôle judiciaire, il a « interdiction de quitter la Belgique, interdiction de s’absenter de son domicile entre certaines heures, interdiction de fréquenter certains lieux et obligation de pointer à la police de son lieu de domicile », a précisé le parquet de Paris. Il doit aussi « justifier d’une activité » et ne peut « entrer en contact avec un certain nombre d’individus » ni « détenir une arme », a-t-on ajouté de même source.