L’Assemblée nationale hongroise à Budapest le 19 septembre 2006. / ATTILA KISBENEDEK / AFP

A l’initiative du premier ministre, Viktor Orban, le Parlement hongrois a adopté, mercredi 20 juin, un ensemble de lois dénommé « Stop Soros », qui rend passible de poursuites pénales l’aide à des migrants par des ONG.

Promise par le dirigeant national-conservateur avant sa confortable réélection pour un troisième mandat d’affilée en avril, la nouvelle législation, qui vise « les organisateurs de l’immigration illégale », a été adoptée par 160 voix pour et 18 contre.

Un « délit de solidarité » hongrois

Ce nouveau tour de vis juridique institue notamment une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison pour toute personne portant assistance à une autre venue d’un pays n’appartenant pas à l’espace Schengen et entrée illégalement en Hongrie, si la vie de cette dernière n’est pas immédiatement en danger.

L’ensemble législatif a été précédé d’une modification de la Constitution disposant qu’aucune instance ne peut porter atteinte à « la composition de la population » hongroise, une disposition destinée à rendre inconstitutionnelle l’imposition de quotas de migrants par l’Union européenne.

Le nom de l’ensemble législatif est une allusion au milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, que M. Orban, qui se présente comme le fer de lance de la défense de l’« Occident », accuse d’orchestrer par le biais de ses ONG une « immigration de masse » dans l’Union européenne, ce que le financier dément. Les fondations du milliardaire ont annoncé à la mi-mai qu’elles allaient quitter le pays.