Pape Diouf, à Marseille en 2014. / BORIS HORVAT / AFP

Ils étaient unanimes avant le premier match de la France face à l’Australie. Commentateurs, analystes, consultants, suiveurs attitrés des Bleustous étaient d’accord pour donner raison ou accompagner les décisions arrêtées par le sélectionneur Didier Deschamps : laisser l’avant-centre Olivier Giroud sur la touche et promouvoir le trio M’Bappe – Démbélé – Griezman ; titulariser Tolisso au milieu à la place de l’expérimenté Matuidi, voire à celle de Pogba. Ces nouvelles règles de promotion, auxquelles les spécialistes avaient pleinement souscrit depuis le match amical contre l’Italie, étaient destinées à éclairer les impasses et à donner des couleurs aux voies sombres. C’est du moins ce qu’on nous disait.

Des sonnets

La France du football s’est mise à ce point de vue et faisait des sonnets dans ce sens. Ainsi restructurée, l’équipe serait capable de soulever le ciel. Télés, radios, presse écrite ont fini par convaincre les derniers sceptiques, ceux qui pensent encore qu’il n’y a pas de vérité absolue ou catégorique en football.

Les exemples du même acabit sont nombreux. Souvenez-vous : on nous avait présenté le portugais José Mourinho comme le meilleur entraîneur du monde, sans jamais nous dire sur quels critères s’adosser pour faire une telle affirmation. Quelques contre-performances plus tard l’ont finalement relégué…

Ce fut ensuite au tour de Pep Guardiola, actuel entraîneur de Manchester City, d’être célébré avec dithyrambe. Mais on retient son échec aujourd’hui, malgré les moyens colossaux mis à sa disposition, face à Liverpool et en Champion’s League, qui reste la seule unité de mesure.

Exploser la « Seleçao »

Souvenez-vous encore : les mêmes en 2014 qui pronostiquaient doctement pourquoi le Brésil, même si laborieux, allait se qualifier en finale de son mondial, nous expliquaient le soir même comment l’Allemagne avait fait exploser la « Seleçao » (7-1).

Après France-Australie et la piètre prestation des Tricolores, les « Spécialistes » accourent à nouveau et mettent un mouchoir sur leurs convictions d’hier. Corentin Tolisso est cloué au pilori et Olivier Giroud est dépoussiéré et sorti de la cave.

Qui dit vrai ? Attendons ! La suite au prochain épisode. Ce sera jeudi, à l’occasion de France- Pérou. On verra si Edgar Faure avait raison une fois de plus, lui qui disait que ce ne sont pas les girouettes qui tournent mais le vent.

Pape Diouf a été président de l’OM de 2005 à 2009.