Le premier ministre hongrois, Viktor Orban (au centre), le chancelier fédéral autrichien, Sebastian Kurz (à gauche), et le premier ministre slovaque, Peter Pellegrini (à droite), lors d’une conférence de presse commune à Budapest, en Hongrie, le 21 juin. / TAMAS KASZAS / REUTERS

Les pays du groupe de Visegrad, un groupe informel composé de la Hongrie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie, ont annoncé jeudi 21 juin qu’ils ne participeraient pas au minisommet européen sur l’immigration organisé par la Commission européenne à Bruxelles dimanche, et interprété comme une manifestation de soutien à la chancelière allemande, Angela Merkel.

Les premiers ministres de ces pays, réunis à Budapest, ont contesté la légitimité de ce minisommet et ont précisé qu’ils réserveraient leur présence au sommet régulier des Vingt-Huit les 28 et 29 juin, également à Bruxelles.

C’est le président du Conseil européen « [Donald] Tusk qui est responsable de l’organisation des sommets et non pas la Commission européenne. Nous comprenons qu’il y aura un minisommet mais nous n’y participerons pas car cela est contraire aux habitudes de l’UE », a déclaré le dirigeant hongrois, Viktor Orban. « Le minisommet de dimanche est inacceptable, nous n’y participerons pas. Ils veulent réchauffer une ancienne proposition que nous avions déjà refusée », a renchéri son homologue polonais, Mateusz Morawiecki.

Merkel sous pression pour durcir sa politique migratoire

Convoqué alors que Mme Merkel est pressée par ses alliés bavarois de la CSU d’obtenir un durcissement des règles et des pratiques européennes en matière migratoire, le minisommet de dimanche doit réunir au moins une dizaine de dirigeants européens, dont le président français, Emmanuel Macron. Cette liste, qui inclut les dirigeants italien, grec, maltais, espagnol, autrichien, bulgare, belge et néerlandais, est ouverte aux autres pays européens désireux de s’y joindre, avait précisé la Commission mercredi.

Selon un document de travail provisoire obtenu par l’Agence France-Presse, les participants à la réunion doivent notamment s’engager à accélérer les renvois de demandeurs d’asile d’un pays de l’UE vers un autre selon le règlement de Dublin. Le texte prévoit aussi la mise en place d’un « mécanisme de solidarité efficace » avec une répartition obligatoire des migrants parmi les différents pays membres, une proposition que les pays de Visegrad rejettent catégoriquement depuis plus de deux ans.

Rome a également brièvement fait planer jeudi la menace de boycotter ce minisommet, estimant que les conclusions de cette rencontre sont déjà écrites et ne répondent pas à ses exigences, avant de finalement confirmer sa présence.