LE TSAR DU JOUR

Une fois n’est pas coutume, on ne mettra pas en avant un joueur d’une équipe victorieuse. Car Alireza Beiranvand a tout fait, mercredi 20 juin, pour retarder l’échéance pour la « Team Melli » iranienne dont il est le dernier rempart. Lui qui avait « garanti » avant la rencontre que les Iraniens « n’allaient pas rendre la tâche facile » aux Espagnols a tenu parole. Jusqu’à la 54e minute de jeu, le grand (1,94) gardien perse s’est érigé en muraille face aux assauts des champions du monde 2010, allant jusqu’à s’embrouiller en fin de première période avec l’escogriffe d’en face, Diego Costa.

Alireza, la balle, et le quatre autres joueurs. | Thanassis Stavrakis / AP

Car Beiranvand en a vues d’autres. Pour parvenir jusqu’à la Coupe du monde 2018, l’enfant du Lorestan, à l’ouest du pays, a dû surmonter bien des difficultés. A commencer par un père, berger, qui voit d’un mauvais œil sa progéniture quitter la garde des moutons pour celle des cages. Le paternel allait même à « déchirer mes tenues et mes gants, ce qui m’a poussé plusieurs fois à jouer mains nues », explique le goal aujourd’hui. A 12 ans, convaincu que son destin de footballeur l’attend à Téhéran, Alireza rompt avec sa famille. S’ensuivent des années compliquées, où l’échalas enchaîne les petits boulots (nettoyeur de voitures, serveur en pizzeria, balayeur de rue) avant de s’imposer au Naft Téhéran FC, puis en équipe nationale.

Si l’Iran s’est incliné sans démériter face à la Roja (0-1), Beiranvand – nominé au titre de meilleur gardien de l’année FIFA l’an passé – et ses coéquipiers conservent leurs chances de qualifications. Pour aller en huitièmes de finale, le contrat est clair, il leur faudra s’imposer face au Portugal lundi.

LA MÈRE PARTIE

Et si le Messi expiait ses fautes au cinquième jour ? Après avoir traversé l’entrée en lice de l’Argentine tel un fantôme ayant pris chair et incapable d’évoluer parmi les géants islandais, Lionel Messi retrouve les terrains, jeudi. En espérant mettre à profit les quelques jours passés à ruminer son penalty arrêté qui « aurait changé la face du match ». Face à la Croatie, vainqueure de son match inaugural contre le Nigeria, l’Albiceleste n’a pas le droit à l’erreur pour espérer se tirer de ce groupe compliqué.

Et les Vatreni se présentent en confiance face à des Argentins à la recherche de leur jeu. Comme l’affirme leur coach, Zlatko Dalic, cette rencontre sera « le match le plus simple » de la phase de groupe. « Pas l’opposant le plus faible, mais le match le plus simple à préparer car on va jouer contre l’une des meilleures nations du monde. » Ayant vu Ronaldo signer mercredi son quatrième but de la compétition (en deux rencontres), Lionel Messi devrait être motivé pour renverser l’équipe au damier.

Messi ne voudrait pas en prendre pour son grade. / Dmitri Lovetsky / AP

AU PAYS DE VLAD

Attention, supporteurs modèles. Loin de l’imbécillité des quelques fans anglais sur lesquels les autorités russes enquêtent après la diffusion d’une vidéo les montrant en train de faire un salut nazi dans un bar de Volgograd (ex-Stalingrad, où plus d’un million de soldats soviétiques ont perdu la vie lors de la guerre contre les Allemands), les supporteurs japonais et sénégalais se sont illustrés dimanche pour leur civilité.

Après la victoire de leurs équipes respectives contre la Colombie et la Pologne, les fans des deux équipes se sont retroussé les manches et ont entrepris de nettoyer le stade (à Saransk pour les Nippons, à Moscou pour les Sénégalais) de toutes traces de leur passage. Une pratique que les fans des « Samouraïs bleus » avaient déjà popularisée au Brésil en 2014.

L’ŒIL DE MOSCOU

« Peut-être que ces jours-ci, je ne célébrerai pas les buts de manière aussi athlétique. En tout cas, les médecins le déconseillent. »

Chute à l’avant, chez les Anglais. Il avait boxé les airs de joie après le but vainqueur de Harry Kane dans les arrêts de jeu face à la Tunisie, mais même si ses ouailles l’emportent lors du prochain match face au Panama dimanche, Gareth Southgate devrait rester tranquille. C’est même une recommandation du staff médical pour le sélectionneur britannique, victime de l’une des plus étranges blessures vues lors d’un Mondial. Alors que ses protégés profitaient d’un jour de repos, Southgate est parti faire un jogging de 10 km dans les bois avoisinant le camp de base anglais. Bien mal lui en a pris, à la suite d’une chute, il s’est démis l’épaule. La Fédération anglaise a donc été contrainte à envoyer un « rapport de blessure » lunaire, concernant son sélectionneur. Qui préfère que l’accident lui soit arrivé « plutôt qu’à un des joueurs ».

KOMINTERN

La Coupe du monde est aussi l’occasion de recevoir une flopée de communiqués sans intérêt. Mais ce serait bête que ces derniers meurent oubliés dans nos spams.

« Marre de la Coupe du monde ? Marque-que-l’on-ne-nommera-pas propose son alternative bien-être ». Ça y est ! Au bout d’une semaine de compétition, certains communicants commencent – comme tous les autres sports que le foot – à pâtir du rouleau compresseur Mondial. Du coup, cette marque propose « une alternative sport pour les fans de foot et tous les autres. Parce qu’il n’y a pas que le football dans la vie… » On ira vérifier après le 16 juin.

POUCHKINE BALL

La Gazette est aussi poète. Aujourd’hui, nous empruntons des vers à Alexandre Pouchkine pour préparer le match de la France, seconde équipe la plus jeune du Mondial (avec 25,6 ans de moyenne), contre le Pérou.

« Les générations se succèdent ;
Ainsi notre tribu frivole
Grandit, s’agite, se démène
Et pousse au tombeau les aïeux. »

Alexandre Pouchkine, « Eugène Onéguine »

RUSSIA TODAY

Le programme du jeudi 21 juin

Les matchs du jour ( à suivre en direct sur Le Monde.fr)

Danemark - Australie (14 heures)

France - Pérou (17 heures)

Argentine - Croatie (20 heures)

A retrouver sur le web

A retrouver dans le journal et pour les abonnés

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