« Do not try to get rich, that’s impossible (…). Do not try to escape poverty, that’s impossible » : les paroles du morceau d’ouverture de la Fête de la musique à l’Elysée, jeudi 21 juin, qu’avait choisi Chloé, n’étaient pas très macronistes. Pendant quelques heures, dans la cour du palais présidentiel, il n’a plus été question d’« émancipation » ou de « premier de cordée ». Mais on y a dansé aux accents de la musique mixée par des artistes branchés de la scène électro française.

Sur les platines installées en haut des marches, là où le chef de l’Etat a l’habitude d’échanger des poignées de main avec les dirigeants du monde entier, se sont succédé, à partir de 20 heures, Chloé, Cézaire, Kiddy Smile, Kavinsky ou l’ancien manageur des Daft Punk, Busy P.

« Fils d’immigré, noir et pédé »

Dans une ambiance bon enfant, quelque 1 500 visiteurs – ceux qui s’étaient inscrits les premiers sur le site ouvert pour l’occasion – se sont déhanchés quand ils ne prenaient pas des selfies. Dans une buvette, ils pouvaient acheter de la bière sans alcool pour 3 euros – dans un gobelet collector « L’Elysée Fête de la musique » – et des paniers repas pour 10 euros.

Brigitte Macron est passée brièvement en début de soirée, photographiée par des centaines de smartphones. Elle est revenue un peu plus tard, aux côtés de son époux et de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. Le président avait choisi le moment où la star Kavinsky avait pris les platines pour faire son apparition.

Il n’était plus là quand Kiddy Smile est monté sur la scène. Casquette orange vissée sur la tête, le musicien portait un tee-shirt noir avec l’inscription « Fils d’immigré, noir et pédé », en signe de protestation contre la loi asile et immigration. L’artiste militant avait prévenu sur son site Facebook qu’il profiterait de l’occasion pour s’opposer à ce texte et qu’il reverserait son cachet de 1 500 euros à une association d’aide aux migrants. La veille, il avait tenu à expliquer sa démarche, alors que « beaucoup de gens, qui suivent ce que je fais, ont pu être choqués et consternés par ma présence à la Fête de la musique de l’Elysée ». Décidément pas très macroniste, tout ça.