L’abonnement, proposé à 4,99 dollars, est testé depuis janvier sur quelques chaînes YouTube, et depuis 2017 sur YouTube Gaming. / NICOLAS ASFOURI / AFP

Après Facebook, c’est au tour de YouTube de présenter son offre d’abonnement payante. Jeudi 21 juin lors du VidCon, un salon américain dédié aux youtubeurs, la plate-forme de partage de vidéos a détaillé cette offre, appelée « Channel Membership » ou « fonctionnalité de soutien » en français. Moyennant 4,99 dollars [soit environ 4 euros] par mois, les utilisateurs pourront avoir accès à des contenus exclusifs comme des émoticônes personnalisées, des vidéos supplémentaires ou des directs exclusifs sur la chaîne de leur vidéaste préféré, si celui-ci en poste. Surtout, cette somme permettra de les soutenir, en leur assurant des revenus plus stables que les revenus publicitaires.

Ce modèle « bientôt » disponible – l’entreprise n’a, pour l’instant, pas donné de date plus précise – n’est pas tout à fait nouveau. Il était déjà testé depuis septembre 2017 sur YouTube Gaming, qui réunit des chaînes sur le jeu vidéo, et auprès de quelques autres vidéastes sur YouTube depuis janvier 2018.

Il ne sera toutefois pas proposé sur toutes les chaînes. Dans un premier temps, seuls les créateurs ayant plus de 100 000 abonnés, faisant partie du « programme partenaire » (qui permet de monétiser une chaîne grâce à la publicité), ayant plus de dix-huit ans et habitant dans l’un des quarante et quelques pays, dont la France, listés par YouTube pourront y accéder. YouTube « espère » pouvoir proposer cette option à un panel plus large de personnes « ces prochains mois ».

Des revenus « triplés » pour les youtubeurs

Pour les youtubeurs éligibles, ce système pourrait constituer une source de revenus supplémentaire. Une bonne nouvelle, pour ceux qui se plaignent des variations intempestives de leurs revenus publicitaires. Ces derniers mois, YouTube a, en effet, été à plusieurs reprises boycotté par des annonceurs, qui n’appréciaient pas de voir leurs publicités s’afficher avant des contenus d’apologie au terrorisme ou prisés des pédophiles. La plate-forme avait en réaction durci ses règles de monétisation. Elles sont jugées trop strictes par les vidéastes, dont beaucoup se plaignent d’avoir vu leurs revenus plonger.

Pour défendre sa nouvelle offre d’abonnement payant, YouTube assure que Mike Falzone, un youtubeur spécialisé dans l’humour qui compte 170 000 abonnés et qui a pu tester en avant-première le Channel Membership, a « plus que triplé » ses revenus YouTube depuis janvier.

La plate-forme a également annoncé une autre nouveauté pour générer des revenus supplémentaires : la vente de produits dérivés à l’effigie de la chaîne, directement depuis YouTube. Cette fonctionnalité sera, elle, accessible aux créateurs de plus de 10 000 abonnés. Ils n’auront pas besoin de produire eux-mêmes les objets, cette tâche étant externalisée auprès d’une entreprise tierce.