Une voiture électrique d’Autolib’ charge sur une station dans Paris, le 21 juin 2018. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Autolib’ s’arrêtera le 31 juillet après une diminution progressive du nombre de véhicules et de stations disponibles à partir du 2 juillet, a-t-on appris lundi 25 juin auprès du service parisien de voitures électriques en libre-service.

Cette solution permettra ainsi une « extinction progressive » du service plutôt qu’un « arrêt brutal », a-t-on souligné chez Autolib’, dont le contrat avec le syndicat mixte Autolib’ Vélib’, réunissant 103 communes dont Paris, a été résilié jeudi.

Ce délai permettra ainsi de gérer la fin du service par rapport aux employés, aux abonnés et à la question des transferts d’actifs, notamment le devenir des bornes et pour la récupération de 4 000 voitures, selon Autolib’.

Le Syndicat mixte, qui rassemble les élus partenaires, a confirmé que le service s’arrêterait progressivement « comme les élus le souhaitaient dans l’intérêt des abonnés et des salariés », en rappelant que « l’injonction du groupe Bolloré » lui demandant de payer la facture du déficit par courrier le 25 mai avait entraîné la résiliation du contrat.

Le groupe « s’est également engagé, comme il en a la responsabilité, à travailler au reclassement des 254 salariés », ajoute le syndicat d’élus.

Changement des façons de se déplacer, image dégradée

Le syndicat mixte, où la Ville de Paris est majoritaire, et le groupe Bolloré se renvoient depuis des semaines la responsabilité du déficit, estimé par Bolloré à un total de 293,6 millions et dont il accepte de ne prendre en charge que 60 millions. Le syndicat s’est refusé à acquitter une « facture démesurée ».

Lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë, le dispositif fort de 150 000 abonnés a dû faire face à un changement des façons de se déplacer, avec le vélo électrique, le VTC et la location de véhicules privés, sans compter une image dégradée et des voitures souvent sales.

Le service devait pourtant au départ dégager un bénéfice d’au moins 56 millions d’euros par an mais Bolloré avait rapidement annoncé un léger, puis un lourd déficit, déclenchant un audit et une procédure de conciliation rompue fin mai.

Sans attendre la rupture effective, la maire de Paris Anne Hidalgo avait reçu à la mi-juin des constructeurs désireux de reprendre le marché parisien, sous d’autres formes, qui pourraient commencer avant la fin de l’année.

Autolib’ a été en son temps « une belle invention, avec une vision révolutionnaire qui a offert et offre un service apprécié aux Parisiens et métropolitains », avait-elle néanmoins salué.

Il y a six jours, une pétition a été lancée sur change.org pour demander le « maintien du service public Autolib’ ». Elle avait rassemblé plus de 33 000 personnes lundi matin.