Sortie réussie pour Essam El-Hadary sur une action saoudienne, lors de son premier match dans une Coupe du monde, le 25 juin 2018. / Andrew Medichini / AP

Il n’y a pas d’âge pour débuter en Coupe du monde. Essam El-Hadary, gardien de l’équipe d’Egypte, l’a rappelé lundi 25 juin en disputant son premier match dans la compétition face à l’Arabie saoudite : à 45 ans, il est devenu le joueur le plus âgé à disputer une phase finale de Coupe du monde.

Une première qu’il a mise à profit pour arrêter, en première période, un premier penalty tiré par le Saoudien Fahad Al-Muwallad à la 40e minute, alors que l’Egypte menait sur le score de 1-0. Il n’a ensuite rien pu faire sur un second penalty de Salman Alfaraj, qui a mis les deux équipes à égalité juste avant la mi-temps (1-1).

Déjà légendaire sur le continent africain, El-Hadary a dû attendre l’automne de sa carrière pour marquer le football mondial. Car, en dépit de quatre CAN à son palmarès (1998, 2006, 2008, 2010) et de plus d’une vingtaine de trophées décrochés, le portier n’avait jamais pu disputer le plus grand tournoi de la planète, compétition qui se refusait à l’Egypte depuis 1990.

Il efface des tablettes un autre gardien, le Colombien Faryd Mondragon (43 ans), qui avait disputé le Mondial en 2014. El-Hadary a été aligné par son sélectionneur Hector Cuper pour le dernier match de poule contre l’Arabie saoudite, alors que les deux équipes sont déjà éliminées.

Retour après deux ans d’absence

Une forme de consécration dans une carrière proche des oubliettes après le dernier sacre continental de 2010, début de la descente aux enfers du football égyptien. Car le charismatique portier aux cheveux gominés aurait même pu ne jamais revenir en sélection si Hector Cuper ne l’avait rappelé en 2016, après plus de deux ans d’absence.

A la veille du premier match face à l’Uruguay à Ekaterinbourg, il avait accompagné Hector Cuper devant une presse enthousiaste. Le gardien vétéran s’était vu interroger sur son possible record. Imperturbable, l’homme maniait avec un brio sans égal la langue de bois. Il savait déjà, sans doute, qu’il ne serait pas le titulaire des Pharaons et répétait : « Le plus important c’est l’équipe. Nous sommes prêts pour ce Mondial. »

Deux relances avaient été nécessaires pour arracher un modeste sourire et une réponse à l’Egyptien de 45 ans : « Je serais le plus heureux du monde d’enfin jouer un match de Coupe du monde. » Finalement, les mauvaises performances égyptiennes en Russie n’auront pas fait que des malheureux. Elles auront au moins permis au quadruple champion d’Afrique de réaliser son rêve et d’entrer dans les annales du football international.

Au-delà d’une hygiène de vie remarquable, El-Hadary reste un gardien talentueux, capable de gagner un match à lui seul. L’Egyptien raffole surtout des duels sur penalty : il avait notamment écœuré l’Ivoirien Didier Drogba lors d’une séance de tirs au but épique, en finale de la CAN 2006.