L’interpellation de dix individus liés à l’ultradroite soupçonnés de préparer des attaques contre des personnes de confession musulmane provoque la « profonde préoccupation » du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui sera reçu lundi 25 juin par le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.

Dans son communiqué, le CFCM, chargé depuis 2003 de représenter la religion musulmane auprès des pouvoirs publics, « appelle tous les responsables politiques afin qu’ils dénoncent avec la plus grande fermeté les actions violentes dirigées contre les musulmans de France ». Il invite les fidèles et « les associations gérant des lieux de culte musulman à la plus grande vigilance » après ces arrestations, menées par les policiers de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a salué sur Franceinfo ces arrestations, mettant en garde contre tout « lien » qui pourrait être établi entre les personnes interpellées dans la nuit de samedi à dimanche et les militants identitaires ou son parti.

Information judiciaire ouverte

Deux suspects ont été arrêtés en Corse, et des interpellations ont également eu lieu en région parisienne, dans la Vienne et en Charente-Maritime. Parmi les interpellés figure Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Charente-Maritime, chef de file présumé d’Action des forces opérationnelles, un groupe d’extrême droite.

Une information judiciaire a été ouverte le 14 juin pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle ». L’enquête devra déterminer le degré d’avancement et de maturité du projet. Comme le prévoient les textes en matière de lutte antiterroriste, les gardes à vue des suspects peuvent d’étendre jusqu’à quatre-vingt-seize heures.