Comme tous ses collègues chargés de commenter en direct le match France-Danemark, mardi 26 juin, le journaliste du Daily Telegraph n’a pu s’empêcher d’écrire au coup de sifflet final : « Dieu merci, c’est fini. » Au Brésil, O Globo a même sondé ses lecteurs afin de savoir « ce qu’ils ont bien pu faire pendant ces quatre-vingt-dix minutes de torture ».

Côté portugais, le quotidien Publico estime avoir vu « le pire match de la Coupe du monde jusqu’à présent, un match sans spectacle, zéro ». Le journal allemand Die Zeit va encore plus loin en surnommant ce match « la honte de Moscou » :

« Pendant quatre-vingt-dix minutes, la France et le Danemark ont gentiment poussé la balle de l’arrière vers l’avant, puis dans l’autre sens. »

Le premier 0-0 de ce Mondial 2018 a marqué les esprits à l’étranger par la piètre performance des deux équipes, « qui semblaient conserver de l’énergie pour les matchs à élimination directe », souligne The Times outre-Manche, davantage habitué aux 6-1 de l’équipe d’Angleterre.

« Pendant 37 matchs, une seule chose était constante à chaque rencontre : des buts, écrit The New York Times. Une tête puissante, une talonnade en finesse, un coup franc bien enroulé… Des buts mexicains, des buts brésiliens, et beaucoup, beaucoup de buts russes, belges et anglais. » Mais cette série, la plus longue sans 0-0 dans l’histoire de la Coupe du monde, a pris fin « quand la France et le Danemark ont trimé à travers quatre-vingt-dix minutes de torpeur au stade Loujniki », relate le quotidien américain.

Sifflets contre les deux équipes

Un spectacle si pénible que les supporters se sont retournés contre l’ensemble des joueurs, « la foule de plus de 78 000 personnes sifflant d’abord la France puis, un peu plus tard, le Danemark à chaque toucher de balle sans ambition au milieu du terrain », détaille The New York Times.

En Espagne, La Vanguardia compatit avec ces supporters « qui espéraient sans doute un spectacle plus digne que ce pacte de non-agression ». « Chaque équipe pensait davantage à ce qu’elle avait déjà et à ce qu’elle pouvait perdre, avant même de penser à risquer une défaite qui lui aurait bien compliqué la vie en Russie », analyse le quotidien espagnol.

La France, déjà qualifiée avant le match, a sécurisé sa première place du groupe et affrontera donc l’Argentine en huitièmes de finale, samedi. Dans cette optique, Didier Deschamps avait laissé de nombreux titulaires au repos, « mais aucun nouveau joueur n’a été capable de porter l’attention sur lui », observe le quotidien allemand Die Welt. Pour The Irish Times, « ce match a permis à certains joueurs de préserver leur énergie, mais a empêché le groupe de trouver son rythme. »

Le quotidien irlandais estime d’ailleurs que « si ce match a été si mauvais, c’est davantage à cause de la France que du Danemark, qui lui au moins n’a pas surpris ». Pour les Français en revanche, « il n’y avait là rien à reconnaître », poursuit le journal de Dublin, qui juge qu’après leur prestation face au Danemark, « les Bleus seront vulnérables contre n’importe qui ».

Vu du Danemark, un match « merveilleusement ennuyeux »

A Londres, The Times constate que, « jusqu’à présent, la France a vécu un drôle de tournoi » :

« Ils ont ramé pour jouer avec une quelconque fluidité ou puissance, et ils finissent pourtant premiers de leur groupe confortablement. »

Le verdict est plus simple à établir du côté de Copenhague, où le tabloïd Ekstra Bladet appose le « tampon succès » à la sélection nationale : « les joueurs ont obtenu le meilleur de ce qu’ils pouvaient s’offrir lors de cette Coupe du monde. »

Le quotidien Politiken a trouvé ce match « merveilleusement ennuyeux », puisqu’il assure la deuxième place du groupe au Danemark. Soit « le résultat parfait » selon le journal danois. « Les Danois ont tellement pris leur temps pour gérer les situations faciles que le match a dû, de temps en temps, être littéralement ennuyeux pour les amateurs de football neutres », admet Politiken. C’est le moins que l’on puisse écrire.