Les forces de l’ordre se sont déployées tôt dans la matinée du mardi 26 juin dans un bâtiment de l’université Paris-VIII à Saint-Denis, occupé depuis près de cinq mois par des migrants, et faisaient face à leurs soutiens opposés à une évacuation.

Au premier étage de la structure, sur une terrasse, quelque 70 personnes formaient dans le calme une chaîne humaine autour d’une trentaine d’exilés pour empêcher que ces derniers soient délogés par les CRS arrivés avant l’aube. « Papiers, papiers ! », ont-ils scandé. Plusieurs dizaines de CRS étaient postés sur les lieux.

Roulements pour les tâches ménagères

Depuis le 30 janvier, une aile du campus de 22 000 étudiants au nord de Paris est occupée par des migrants, notamment d’Afrique de l’Ouest mais aussi Soudanais et Erythréens, soutenus par un collectif et avec l’accord initial de la présidence de l’université.

Au départ une centaine, ces exilés – en majorité des jeunes hommes – dormaient dehors dans un campement à Paris jusqu’à ce qu’un collectif de soutien leur propose en janvier de venir se mettre à l’abri dans ces lieux. Les salles de cours ont été transformées en dortoirs, des roulements ont été organisés pour les tâches ménagères avec l’aide des habitants ou d’étudiants.