Henri Joyeux, en août 2010 à Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) a annoncé, jeudi 28 juin, qu’il allait se pourvoir en cassation, « au nom de la déontologie et de son engagement plein et entier en faveur de la vaccination », afin de contester l’annulation de la radiation du professeur Henri Joyeux, auteur de pétitions anti-vaccins. « Ça ne me fait pas frissonner outre-mesure », a réagi ce dernier.

Prononcée le 8 juillet 2016 en première instance, la radiation du Pr Joyeux, 73 ans, a été annulée en appel mardi par la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins. Cet organe, indépendant du CNOM, a estimé que la radiation n’était « pas suffisamment motivée » et que les propos du Pr Joyeux « n’excédaient pas le principe de la liberté d’expression ».

Lire le portrait paru dans « M » : Le professeur Joyeux, médecin à effets indésirables

Deux pétitions au cœur de l’affaire

Au centre de l’affaire, deux pétitions publiées sur Internet en septembre 2014 et mai 2015 par ce professeur cité en exemple par les anti-vaccins et contesté par une large partie de la communauté médicale.

La première s’élevait contre une recommandation du Haut Conseil de la santé publique, jamais suivie par le gouvernement, préconisant d’abaisser de 11 à 9 ans l’âge de la vaccination contre le papillomavirus pour les filles.

La seconde fustigeait le remplacement du vaccin DT-Polio trivalent (c’est-à-dire protégeant contre trois maladies : la diphtérie, le tétanos et la polio) par un vaccin hexavalent (protégeant contre six affections). Cette pétition soulignait la présence d’aluminium comme adjuvant dans le vaccin et estimait que cela représentait un danger, ce qui n’est corroboré par aucune étude.