C’est ce qu’on appelle une main tendue. Dans deux tweets publiés samedi 30 juin après-midi, le leader de la France insoumise a invité Génération. s au dialogue alors que le mouvement de Benoît Hamon tient sa convention à Grenoble, où 1 500 militants sont réunis pour le premier anniversaire de la formation.

« Je fais une offre à Benoît Hamon et son parti : renoncez aux agressions inutiles et parlons tranquillement. Faisons un pacte de non-agression et respect mutuel ». Puis : « Ayons un dialogue ambitieux pour établir bilan et perspectives. Le groupe France insoumise à l’Assemblée est prêt à accueillir le député Régis Juanico. »

Une offre restée lettre morte. Guillaume Balas, bras droit de M. Hamon, a ainsi estimé devant quelques journalistes qu’il ne s’agit pas « de s’envoyer des noms d’oiseaux. Le sujet est d’indiquer les convergences et divergences. On n’a jamais rechigné à considérer La France insoumise comme partenaire contre les politiques libérales. Mais sur l’Europe, les différences ne sont pas accessoires. » L’eurodéputé ajoute : « Il ne faut pas d’ambiguïté avec la régression nationaliste. Nous n’avons aucune complaisance. » Pascal Cherki, autre proche de M. Hamon, lui, est plus lapidaire : « On ne répond pas au nationalisme de droite par un nationalisme de gauche. »

Régis Juanico, député de la Loire, qui a rejoint Génération. s il y a une semaine, décline également la proposition de M. Mélenchon : « Mon souhait est de rester au groupe Nouvelle gauche en tant que membre de Génération.s. Ce vœu a été exaucé mardi puisque le groupe a voté à l’unanimité mon maintien. » Il précise à l’égard des « insoumis » : « Le fait de ne pas être dans le même groupe n’empêche pas le respect mutuel et le dialogue ambitieux ! »

Ce regain d’intérêt tombe à pic pour le mouvement empêtré depuis plusieurs semaines dans des négociations tendues avec Europe-Ecologie-Les Verts en vue des élections européennes de mai 2019. Ces sorties ont donc ravies certains cadres hamonistes comme le Basque Mehdi Ouraoui : « Cela prouve que nous sommes au centre de ce qui se passe à gauche », affirme-t-il.