La limitation de vitesse passera dimanche de 90 km/h à 80 km/h sur 400 000 kilomètres de routes à double sens sans séparateur central. / SEBASTIEN BOZON / AFP

Quelques centaines de motards ont manifesté leur « colère » à Paris samedi 30 juin dans l’après-midi, à la veille de l’entrée en vigueur de la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires.

Réunis devant le château de Vincennes, ils sont partis en cortège un peu après 15 heures, pour une « traversée de Paris », en direction de la tour Eiffel, a indiqué la fédération française des motards en colère (FFMC), l’une des organisations qui avaient appelé à manifester.

« Non à la sécurité rentière », « État bandit », « Halte au racket Manu », « Édouard aux besoins d’argent », pouvait-on lire sur des pancartes accrochées aux motos. Des messages adressés au président Emmanuel Macron et au premier ministre Édouard Philippe alors que la limitation de vitesse passera dimanche de 90 km/h à 80 km/h sur 400 000 kilomètres de routes à double sens sans séparateur central.

Ils étaient nombreux samedi à être venus de régions rurales où se situent la plupart des routes concernées. « En campagne, on a beaucoup de lignes droites, on ne peut pas faire du 80 km/h », a estimé Isabelle, 55 ans, qui assure avoir déjà fait « toutes les manifs en Bretagne » avec son mari pour protester. « C’est un réel danger de rouler à la même vitesse que les poids lourds », a ajouté Philippe, un autre Breton.

« Un racket monstrueux »

« C’est juste un racket monstrueux, ils ne savent plus quoi faire pour trouver du fric. Ca va faire chier le monde, ça va créer des embouteillages et des accidents. C’est complète absurde », a protesté Gilles, 59 ans.

« Ces mesures visent à trouver de l’argent, pas à assurer la sécurité des usagers de la route », a dénoncé pour sa part Alain Quemener, l’un des responsables de la FFMC, qui demande comme beaucoup de motards présents, que l’État investisse plutôt dans l’installation de doubles glissières le long des routes, pour éviter que les motards ne soient « décapités, amputés », ou dans la réparation des voies abîmées.

La mesure n’a pas pour objectif « d’emmerder le monde » avait rappelé vendredi Édouard Philippe, en reconnaissant son impopularité. Les autorités estiment qu’elle pourrait sauver jusqu’à 400 vies par an, et permettre d’inverser la courbe de la mortalité routière qui, après avoir atteint un plus bas historique en 2013 (3 427 morts, métropole et Outre-mer confondus), est repartie à la hausse les trois années suivantes. En 2017, 3 684 personnes ont perdu la vie sur les routes.