Des soldats français de l’opération Barkhane ont été visés dimanche 1er juillet par une attaque « terroriste » dans la région de Gao, dans le centre-nord du Mali, ont indiqué des sources militaires occidentale et malienne. Le bilan sur le nombre de blessés est pour l’instant incertain.

« Des militaires français de l’opération Barkhane sont tombés ce dimanche dans une embuscade tendue par des terroristes à la sortie qui mène vers la localité de Bourem », a déclaré une source militaire occidentale. Une source militaire malienne a confirmé cette information.

Une habitante de Gao a déclaré de son côté que « c’est une patrouille de l’opération Barkhane qui a été visée par une voiture piégée conduite par un kamikaze (...) de Gao »« Très vigilant, un blindé lui a barré la voie et le véhicule kamikaze s’est fait exploser », a estimé Fatouma Wangara, ajoutant que des hélicoptères de la force Barkhane survolaient le ciel au-dessus de Gao. « Le périmètre de l’attaque a été complètement bouclé par les militaires français », a précisé un jeune habitant de Gao, ajoutant que des blessés ont été acheminés à l’hôpital de Gao.

Le président Macron va discuter lundi avec ses homologues du G5 Sahel

Cette attaque survient alors que le sommet de l’Union africaine s’est ouvert dimanche à Nouakchott, deux jours après un attentat suicide perpétré vendredi au Mali contre le QG de la force conjointe du G5 Sahel lancée en 2017, qui a fait trois morts, dont deux militaires de cette force.

Le président français Emmanuel Macron doit rencontrer lundi à Nouakchott, en marge du sommet de l’UA, ses homologues du G5 Sahel, une organisation régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. En fin de sommet, M. Macron discutera avec ses homologues du G5 Sahel de la lente montée en puissance de la force conjointe mise en place par cette organisation régionale siégeant à Nouakchott pour lutter contre les djihadistes.

La France, qui conduit dans la région l’opération Barkhane, soutient ce projet, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité. Mais sa mise en oeuvre est pour l’instant marquée par les problèmes de financement et les accusations de violations des droits de l’homme par les troupes de la force conjointe, basée à Sévaré (Mali).

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013 d’une intervention militaire française.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et internationales, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont l’application accumule les retards.