Salon de l’alternance et des études supérieures, samedi 30 juin, à Paris. / Eric Nunès / Le Monde

« Moi j’ai échappé à Parcoursup ! », s’esclaffe dans un large sourire Amélie, croisée, samedi 30 juin, aux portes du Salon de l’alternance et des études supérieures, à Paris. Etudiante en classe préparatoire, la jeune femme a eu son bac en 2017 et c’est via l’ancien système, Admission post bac (APB), qu’elle a géré son orientation. Son père, à son côté, n’est pas malheureux de ne pas avoir à maîtriser le fonctionnement du nouveau système d’orientation, Parcoursup : « C’est passé près, Amélie est notre dernière. »

Pourtant, ils sont plusieurs parents et étudiants à ne pas y échapper, après une année malheureuse où une orientation plus ou moins subie les a menés à l’échec. Rémi était sur APB l’an dernier, il a inscrit ses vœux sur la plate-forme comme on le lui a demandé. « Je voulais faire un BTS service informatique aux organisations (SIO), mais j’ai inscrit en premier vœu BTS électronique, car j’avais peur de me retrouver sans rien », expose-t-il. Mais sur APB, lorsque le premier vœu était validé, le système effaçait les autres.

La stratégie du jeune homme n’a pas payé. Il n’a pas eu la formation qu’il voulait vraiment. Sa première année a été un échec et il est maintenant inscrit sur Parcousup en réorientation. « Je voudrais un métier du sport », explique-t-il. Il a donc demandé sciences et technique des activités physique et sportive (Staps). Il n’y a plus de hiérarchisation des vœux sur Parcoursup et l’erreur commise l’an dernier ne pourra pas se reproduire. Mais qu’en est-il de sa place dans la liste d’attente pour intégrer cette nouvelle formation ? Rémi baisse les yeux : « loin ».

Il y a ceux qui ont fait de mauvais choix, et ceux qui n’ont pas eu de choix. Eliane a eu son bac ST2S (sciences et technologies de la santé et du social) en 2017. « J’ai attendu tout l’été une réponse positive d’APB. Je n’ai rien eu, raconte-t-elle. En septembre, j’ai intégré une classe préparatoire pour le concours d’infirmière. » APB, mis à part un été 2017 « hyper stressant » passé à attendre un signe favorable concernant son orientation, la jeune femme « ne lui doit rien ».

Thimoté fait partie de ceux qui ont pu « apprécier » les deux systèmes. En classe préparatoire au concours de kinésithérapeute, APB lui a trouvé l’an dernier une place dans une licence qu’il ne voulait pas lors de la procédure complémentaire en fin d’été : « Cette période était vraiment inquiétante. Chaque jour, je me connectais dans l’espoir d’une réponse positive. Chaque jour, on se demandait ce que j’allais faire à la rentrée. » Inscrit cette année sur Parcoursup, il a demandé Staps. A défaut d’avoir reçu une réponse positive, il estime que le système est moins opaque. « Nous sommes cette année moins dans le flou car nous savons quel est notre rang sur la liste d’attente. Nous pouvons estimer nos chances d’être acceptés », veut-il croire. Thimoté cherche quand même parallèlement une autre solution.

Parcoursup n’a pas que des détracteurs dans ces salons où l’on affiche pourtant clairement la couleur – « Vous n’êtes pas sûr de votre inscription sur Parcoursup ? », harangue celui de l’Espace Champerret, à Paris. Nombre de jeunes déambulent à la recherche d’une idée, d’une solution d’orientation, « perdus », constate Caroline Bars, directice pédagogique de l’école Alterna Compétences. « Parcoursup oblige les lycéens à constituer des dossiers, faire des CV et donne plus de place au contrôle continu », positive-t-elle. Souvent, « ils entrent dans une filière par défaut et il est ensuite très difficile d’en sortir ». Le nouvel outil viserait également à limiter les erreurs d’aiguillage.