Le coureur cycliste Rémy Di Grégorio a été condamné lundi 2 juillet à un an de prison avec sursis pour avoir détenu du matériel permettant le dopage, alors qu’il participait en 2012 au Tour de France. Le tribunal l’a également condamné à 2 000 euros d’amende mais n’a pas prononcé l’interdiction définitive d’exercer la profession de coureur cycliste qu’avait requise le procureur. Le sportif de 32 ans devra également verser 1 euro symbolique au titre du préjudice moral à la Fédération française du cyclisme qui s’était constituée partie civile.

Rémy Di Grégorio avait été interpellé le 10 juillet 2012, à Bourg-en-Bresse, lors d’une journée de repos du Tour de France, qu’il courait au sein de l’équipe Cofidis. Un an plus tôt, les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique avaient reçu une information concernant un trafic présumé de substances et de procédés dopants. M. Di Grégorio, en contact avec un sulfureux coureur espagnol et avec un naturopathe marseillais, avait été placé sur écoute. Les conversations laissaient transparaître une volonté de recourir au dopage et à des méthodes d’ozonothérapie, une technique d’autotransfusion avec réinjection du sang enrichi à l’ozone.

« Mis à mal l’éthique sportive »

L’enquête avait établi des commandes sur Internet et l’achat dans des pharmacies de grandes quantités de matériel pouvant servir au dopage. Dans un sac que lui apportait l’un de ses proches à Bourg-en-Bresse, les enquêteurs avaient découvert des produits mais, après expertise, aucun n’entrait dans la liste des substances dopantes interdites.

Lors de l’audience, le procureur Franck Lagier avait estimé que Rémy Di Grégorio n’était « pas un coureur vertueux animé par une volonté de gagner des courses à la loyale », estimant même qu’il avait « mis à mal l’éthique sportive de ce monument qu’est le Tour de France ».

En mars 2018, membre de l’équipe Delko-Marseille Provence-KTM, le sportif avait été suspendu provisoirement par l’Union cycliste internationale à la suite d’un contrôle positif à l’EPO durant Paris-Nice. Le coureur conteste s’être dopé et une enquête judiciaire est en cours.